Rédigé le 27 Octobre 2014
L'idée de manger du maïs arrosé par
nos déchets ne vous met pas l'eau à la bouche ? L'étude montre pourtant
qu'il n'y a pas de raison de s'inquiéter. Les chercheurs n'ont pas noté
de multiplication de population bactérienne ou de contaminants
organiques (pollution chimique provoquée par la matière organique). Même
si les boues sont riches en micro-polluants métalliques, comme le zinc
et le cuivre, ceux-ci ne passent pas dans les grains, qui sont désormais
vendus et consommés. Les chercheurs ont par ailleurs conclu que cet
engrais alternatif respectait les taux de plastique autorisés dans les
compostes.
En plus remplacer les engrais
minéraux, l'opération valorise une partie de nos déchets, tout en
optimisant la production agricole, explique Sabine Houot, directrice de
recherche à l'Inra. « Cela permet de recycler de la matière et de limiter la fabrication d'engrais. »
Cependant la technique ne permettrait pas de remplacer complètement les
engrais minéraux : même en recyclant tous les biodéchets et les boues
d’épuration disponibles sur la plaine de Versailles, là où se déroule
l’expérimentation, « on ne couvrirait que 15 % des besoins d’azote de toutes les cultures » locales.
Plusieurs questions restent par ailleurs en suspens. Qu'en est-il des résidus pharmaceutiques (traces de médicaments dans les eaux usées) ? Et des émissions de gaz à effet de serre, qui n'ont pas encore été mesurées ? L'étude prévoit de continuer les expérimentations jusqu'en 2020.
Source: http://www.wedemain.fr/Pour-faire-pousser-du-mais-l-INRA-transforme-nos-poubelles-en-engrais_a707.html
Un programme de recherche explore depuis 13 ans la possibilité de remplacer les engrais chimiques par nos déchets urbains. Les premiers résultats sont concluants, avec des rendements plus importants et une meilleure qualité des sols.
Et si demain les fruits et légumes que nous mangeons poussaient grâce à nos déchets ? C'est le scénario imaginé par l'Inra (Institut National de la Recherche agronomique) et Veolia. Depuis 1997, le programme de recherche QualiAgro s'attache à déterminer s'il est possible de remplacer les engrais minéraux (produits par synthèse chimique) par les ordures générées par nos villes.
L'intérêt d'une telle solution ? Sa faible
empreinte écologique. La production d'engrais minéraux, à l'inverse, est
très énergivore : en 2006, une étude de Massachusetts Institute of Technologie
révélait qu'1 % de l'énergie mondiale était utilisée pour produire de
l'ammoniac, élément nécessaire pour fabriquer l'azote qui compose les
engrais. De plus, les engrais minéraux utilisent des phosphates dont les
stocks mondiaux seront épuisés d'ici 100 à 300 ans, estime une une étude de 2011.
Une alternative aux engrais traditionels
Voilà 13 ans que l'Inra teste ses
engrais nouvelles génération sur un champ de six hectares de blé et de
maïs de Feucherolles, dans les Yvelines. Chacune des 40 parcelles s'est
vu attribuer soit un mélange chimique, soit un mélange alternatif à base
de déchets : boue d'épuration, déchets organiques et ordure ménagère
résiduelles triées en amont. Les rendements, la qualité de la
production, des sols et de l’eau ont ensuite été soigneusement mesurés
et comparés.
Résultat ? Le 3 octobre dernier, l'Inra France a conclu que cette technique présentait « un intérêt agronomique indéniable » : les rendements de maïs ont augmenté de 5 % dans les parcelles arrosées de boue d'épuration par rapport à celles arrosées par des produits chimiques. En revanche, le rendement des champs de blé a été plus faible.
Résultat ? Le 3 octobre dernier, l'Inra France a conclu que cette technique présentait « un intérêt agronomique indéniable » : les rendements de maïs ont augmenté de 5 % dans les parcelles arrosées de boue d'épuration par rapport à celles arrosées par des produits chimiques. En revanche, le rendement des champs de blé a été plus faible.
Un maïs et des sols sains
Si le maïs n'est pas affecté, les sols non plus. Mieux, les
chercheurs se sont aperçus que la matière organique qu'ils contenaient
était 30 à 50 % plus importante que celles contenue par les parcelles
soumises aux engrais minéraux. La présence de lombrics y est notamment
supérieure.
Expérimentations jusqu'en 2020
Plusieurs questions restent par ailleurs en suspens. Qu'en est-il des résidus pharmaceutiques (traces de médicaments dans les eaux usées) ? Et des émissions de gaz à effet de serre, qui n'ont pas encore été mesurées ? L'étude prévoit de continuer les expérimentations jusqu'en 2020.
Source: http://www.wedemain.fr/Pour-faire-pousser-du-mais-l-INRA-transforme-nos-poubelles-en-engrais_a707.html
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