mercredi 9 novembre 2016

La biodiversité microbienne dans le fromage au lait cru

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 La biodiversité microbienne dans le fromage au lait cru

Bär C., Eugster E., Irmler St., Moser A., Pelludat C.
Recherche Agronomique Suisse 7(7+08), 352-355, 2016

Les microorganismes peuvent être utilisés autant dans l’agriculture que dans le secteur agroalimentaire: ils peuvent par exemple servir à lutter contre les maladies des plantes (De Vrieze et al. 2015) ou à maîtriser les insectes nuisibles (Enkerli et al. 2004). Toutefois, la biodiversité microbienne des principaux écosystèmes est en grande partie inconnue. Le programme de recherche Agroscope «Biodiversité microbienne» (PRA MikBioDiv) a donc pour but d’acquérir des connaissances dans ce domaine, et ceci dans trois écosystèmes essentiels pour les secteurs agricole et agroalimentaire: le sol, les plantes et les aliments fermentés. L’étude de la biodiversité microbienne dans le fromage au lait cru a mis au jour une série d'espèces bactériennes «inattendues», mais connues dans la taxonomie. Par ailleurs, un grand nombre de séquences génétiques n’ont pu être attribuées à aucune espèce bactérienne connue, ce qui laisse à penser que même dans le fromage, il y a des bactéries inexplorées jusqu’à présent.

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E-Mail: elisabeth.eugster@agroscope.admin.ch

Adresse: Institut des sciences en denrées alimentaire IDA, 3003 Berne, Suisse

Source


                                                         

mardi 8 novembre 2016

La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2016: Changement climatique, agriculture et sécurité alimentaire


SOFA 2016L’Accord de Paris, adopté en décembre 2015, est un nouveau départ dans l’action mondiale visant à stabiliser le climat avant qu’il ne soit trop tard. Il reconnaît toute l’importance de la sécurité alimentaire dans la réaction internationale au changement climatique, comme en témoignent les contributions prévues, en terme d’adaptation et d’atténuation, de nombreux pays, qui placent l’agriculture au premier plan.Afin d’aider à traduire ces plans en actions concrètes, le présent rapport met en lumière les stratégies, les modes de financement possibles et les besoins en données et en informations, et brosse un tableau des politiques de transformation et des institutions qui peuvent faire tomber les obstacles à la mise en oeuvre. 



Réchauffement climatique: La réduction de CO² agricoles inatteignable avec les pratiques actuelles

                  
                   

Si elle veut atteindre l’objectif de réchauffement maximal de 2 °C de la planète à l’horizon 2100, l’agriculture doit diminuer ses émissions de CO² d’une gigatonne d’ici 2030. C’est le chiffre qui ressort d’une étude du CGIAR de l’université de Vermont aux États-Unis, commentée par l’Inra France dans une publication du 4 novembre.

Selon les chercheurs, les réductions d’émissions dans les autres secteurs, tels que l’énergie ou les transports, ne seront pas suffisantes. L’agriculture doit, elle aussi, participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). L’étude précise que les pratiques connues actuellement permettront une baisse de seulement 21 % à 40 % pour le secteur agricole. Ces pratiques consistent par exemple à intensifier durablement la production de bétail ou à améliorer la gestion de l’azote et du fumier pour fournir en nutriment les cultures annuelles. Même pour ces solutions déjà connues, un investissement financier mais aussi politique, plus fort que celui affiché actuellement, semble nécessaire aux chercheurs.

Développer le stockage du carbone

Face à cette situation, « l’augmentation du stock de matière organique du sol (stockage de carbone) apparaît comme indispensable » écrit l’Inra France. L’organisme cite le programme « 4 pour 1000 » lancé lors de la COP21. Agroforesterie, lutte contre le gaspillage alimentaire, mais aussi changement des habitudes alimentaires sont autant de pistes abordées par le CGIAR pour améliorer la participation de l’agriculture à la réduction des GES. « Cependant, bien moins de recherches ont été effectuées concernant l’atténuation des émissions provenant de ces sources. Il faut donc agir maintenant pour identifier les options et leurs effets » précise l’Inra.

CGIAR : Consultative group on international agricultural research


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Mieux nourrir les animaux pour améliorer la santé des humains

Des scientifiques français préconisent de réduire l'apport en oméga-6 dans la nourriture des animaux, responsable d'inflammation des artères chez les humains.

Publié le | Le Point.fr 

Mieux nourrir les animaux de boucherie permettrait d'améliorer la santé des humains.
                            
Prendre de bonnes résolutions ne suffit pas. Pour mieux manger, il faut également améliorer la nourriture des animaux de boucherie, notamment en augmentant la ration d'oméga-3 via des graines de lin ou des microalgues, montre une vaste étude scientifique coordonnée par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), dont les résultats seront présentés mardi. « Nous avons démontré qu'en introduisant du lin ou des microalgues riches en DHA [l'oméga-3 le plus essentiel à notre organisme, NDLR] dans la nutrition animale, on arrive à combler le déficit en oméga-3 des humains » a déclaré lundi à l'Agence France-Presse Jacques Mourot, biochimiste, spécialiste en nutrition humaine et animale à Inra de Rennes.

Jacques Mourot a coordonné l'étude Agralid qui a mobilisé une vingtaine de chercheurs depuis trois ans, en lien avec la coopérative Terrena, la société de nutrition animale Valorex et l'association Bleu Blanc Cœur.

Un excès d'oméga-6

 

L'étude montre que l'introduction de lin ou de microalgues (comportant les mêmes oméga-3 que ceux du poisson) contribue à rééquilibrer les volumes d'oméga-3 et d'oméga-6 chez l'animal, comme chez l'humain qui le consomme. Les oméga, en particulier 3 et 6, sont des acides gras aux effets bénéfiques pour la santé, car ils font obstacle aux acides gras saturés, à l'origine notamment de problèmes cardiovasculaires. « Les recommandations de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) pour la consommation d'oméga-3 sont de 2 grammes par jour pour l'acide alpha linolénique. Or, nous n'en consommons que 800 mg en moyenne par jour. Et de 500 mg pour les dérivés à longue chaîne (DHA). Or, nous n'en consommons que 200 à 250 mg » a précisé Jacques Mourot.
Toujours selon l'Anses, l'être humain ne devrait pas consommer plus de cinq fois plus d'oméga-6 que d'oméga-3. « Or, le rapport varie entre 15 et 30 en moyenne », constate le scientifique. Selon les nutritionnistes, cet excès d'oméga-6 (venant des huiles de maïs ou de tournesol, ou des tourteaux d'oléagineux consommés par les animaux d'élevage) peut produire des inflammations des artères pouvant déboucher sur des cancers. Consommés en quantité raisonnable, ils ont des effets positifs, par exemple sur la peau.

Lancée depuis trois ans, l'étude de l'Inra a porté sur l'alimentation des vaches laitières, qui comptent pour près de la moitié de la viande bovine consommée en France, des poules pondeuses et des poulets de chair.
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