mardi 8 novembre 2016

Mieux nourrir les animaux pour améliorer la santé des humains

Des scientifiques français préconisent de réduire l'apport en oméga-6 dans la nourriture des animaux, responsable d'inflammation des artères chez les humains.

Publié le | Le Point.fr 

Mieux nourrir les animaux de boucherie permettrait d'améliorer la santé des humains.
                            
Prendre de bonnes résolutions ne suffit pas. Pour mieux manger, il faut également améliorer la nourriture des animaux de boucherie, notamment en augmentant la ration d'oméga-3 via des graines de lin ou des microalgues, montre une vaste étude scientifique coordonnée par l'Inra (Institut national de la recherche agronomique), dont les résultats seront présentés mardi. « Nous avons démontré qu'en introduisant du lin ou des microalgues riches en DHA [l'oméga-3 le plus essentiel à notre organisme, NDLR] dans la nutrition animale, on arrive à combler le déficit en oméga-3 des humains » a déclaré lundi à l'Agence France-Presse Jacques Mourot, biochimiste, spécialiste en nutrition humaine et animale à Inra de Rennes.

Jacques Mourot a coordonné l'étude Agralid qui a mobilisé une vingtaine de chercheurs depuis trois ans, en lien avec la coopérative Terrena, la société de nutrition animale Valorex et l'association Bleu Blanc Cœur.

Un excès d'oméga-6

 

L'étude montre que l'introduction de lin ou de microalgues (comportant les mêmes oméga-3 que ceux du poisson) contribue à rééquilibrer les volumes d'oméga-3 et d'oméga-6 chez l'animal, comme chez l'humain qui le consomme. Les oméga, en particulier 3 et 6, sont des acides gras aux effets bénéfiques pour la santé, car ils font obstacle aux acides gras saturés, à l'origine notamment de problèmes cardiovasculaires. « Les recommandations de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) pour la consommation d'oméga-3 sont de 2 grammes par jour pour l'acide alpha linolénique. Or, nous n'en consommons que 800 mg en moyenne par jour. Et de 500 mg pour les dérivés à longue chaîne (DHA). Or, nous n'en consommons que 200 à 250 mg » a précisé Jacques Mourot.
Toujours selon l'Anses, l'être humain ne devrait pas consommer plus de cinq fois plus d'oméga-6 que d'oméga-3. « Or, le rapport varie entre 15 et 30 en moyenne », constate le scientifique. Selon les nutritionnistes, cet excès d'oméga-6 (venant des huiles de maïs ou de tournesol, ou des tourteaux d'oléagineux consommés par les animaux d'élevage) peut produire des inflammations des artères pouvant déboucher sur des cancers. Consommés en quantité raisonnable, ils ont des effets positifs, par exemple sur la peau.

Lancée depuis trois ans, l'étude de l'Inra a porté sur l'alimentation des vaches laitières, qui comptent pour près de la moitié de la viande bovine consommée en France, des poules pondeuses et des poulets de chair.
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