dimanche 31 juillet 2016

Apiculture: les néonicotinoïdes mauvais pour la fertilité

Ces chercheurs estiments que l'emploi massif des pesticides néonicotinoïdes peut avoir un effet contraceptif involontaire sur les faux-bourdons, ces abeilles mâles qui fertilisent les reines. (Image prétexte).
Image: Keystone

Cette catégorie de pesticides altère le sperme des abeilles mâles, selon des chercheurs.

 

Les chercheurs avaient divisé les abeilles en deux groupes: l'un nourri avec du pollen contenant des concentrations de deux néonicotinoïdes - le thiaméthoxame et la clothianidine - semblables à celles que l'on peut trouver dans la réalité, et un autre recevant de la nourriture sans pesticides.

Au bout de 38 jours, le sperme des faux bourdons (abeilles mâles), dont la fonction principale est de féconder la reine, a été prélevé et analysé. Les résultats «ont clairement montré (...) une viabilité réduite du sperme» dans le premier groupe, la viabilité se définissant comme le pourcentage de sperme vivant par rapport au sperme mort, selon l'étude.

Effondrement des colonies

Les reines s'accouplent pendant une durée très brève, mais avec de nombreux mâles, dans une sorte d'orgie, avant de stocker le sperme pour le reste de leur vie fertile.

En Europe, en Amérique du Nord et ailleurs, un mystérieux «syndrome d'effondrement des colonies» décime les abeilles. Il est attribué selon les cas à des parasites, à un virus, à un champignon, aux pesticides ou à une combinaison de ces facteurs. La baisse de la qualité du sperme s'ajoute à la liste des causes possibles de ces disparitions, d'après cette étude.
Précédemment, d'autres recherches avaient montré que les néonicotinoïdes pouvaient désorienter les abeilles au point qu'elles ne retrouvent plus le chemin de leur ruche et pouvaient diminuer leur résistance aux maladies.

L'action de fertilisation des cultures est estimée à plusieurs milliards de dollars chaque année. En 2015, une étude avait estimé à plus de 2950 euros par hectare et par an la valeur de la pollinisation des cultures réalisée par les abeilles sauvages. Environ 80% de la pollinisation des végétaux par les insectes est le fait des abeilles.

 

Sélection végétale: Une étude européenne met en avant l’intérêt économique de l’obtention végétale

© Pascal Crapon/GFA

Selon l’étude, « sans obtention végétale au cours des quinze dernières années pour la plupart des grandes cultures, la surface agricole moyenne aurait dû être augmentée de 19 millions d’hectares » pour produire la même quantité de denrées alimentaires. Celle-ci pointe aussi du doigt les difficultés posées par la politique en matière d’environnement.

Une nouvelle étude européenne intitulée « La valeur économique, sociale et environnementale de l’obtention végétale dans l’UE » (1) révèle que l’Union européenne aurait besoin de 19 millions d’hectares de terres agricoles en plus pour produire la même quantité de denrées alimentaires si elle n’avait pas à sa disposition les innovations dans le domaine de l’obtention végétale. 

« Cette même étude met en garde contre le cadre politique et réglementaire exigeant qui devra être amélioré pour maximiser les profits », souligne le Copa-Cogeca.

Pekka Pesonen, le secrétaire général du Copa-Cogeca, a salué cette étude dans un communiqué paru jeudi. « Ces résultats prouvent que l’obtention végétale apporte beaucoup, en améliorant la productivité générale de l’agriculture européenne de 74 % et lui permettant ainsi d’aider l’UE à combattre la faim et la malnutrition dans le monde. »

Selon les organisations agricoles européennes, cette étude montre aussi que « les améliorations génétiques des plantes pour les grandes cultures renforcent l’économie européenne de manière significative, en apportant 14 milliards d’euros au produit intérieur brut de l’UE. Elles stimulent aussi la croissance et l’emploi dans l’UE et ont amélioré le revenu annuel des producteurs de grandes cultures d’environ 30 % ces dernières années. »




La lutte contre la cochenille du cactus: exemple du Maroc


Les Producteurs et les représentants des directions agricoles sont à pied d’œuvre pour mettre fin au parasite ravageur qui menace la culture du figuier de barbarie "la cochenille du cactus" dans trois localités du Maroc.

Le programme d'urgence de lutte contre la cochenille concernait en l'arrachage du cactus. A ce jour, 13,3 kilomètres  ont été arrachés à Sidi Bennour. en effet, la province est la plus concernée de toutes les zones infectées, puisque le cactus est considéré en tant que l’une des importantes filières de production agricole de la région. Ces arrachages ont démarré à la mi-avril, bien avant le lancement officiel du programme d’urgence (20 juin 2016). Ils rentrent dans le cadre d’un plan d’action local portant sur l’extraction, l’incinération et l’enfouissement des plantations fortement infectées. Le foyer infesté dans la province s’étend sur une superficie de 300 hectares.



La deuxième mesure engagée dans la province de Sidi Bennour, depuis la mi-avril, porte sur la réalisation des essais et tests d’efficacité de traitement par différents insecticides. «Comme il est connu de tous, nous ne disposons pas de produits homologués sur le cactus, du coup nous n’avons pas voulu nous hasarder. Actuellement, nous avons déterminé trois niveaux d’intervention, à savoir la généralisation du traitement, l’incinération des cactus affectés et la plantation de variétés résistantes», souligne un responsable de la direction régionale de l’agriculture au niveau de Casablanca-Settat.

Notons que depuis jeudi dernier, la direction régionale de l’agriculture a traité plus d’un demi-kilomètre de cactus (6.580 mètres). De même, elle procédera à la distribution gratuite de 1.000 pulvérisateurs aux producteurs pour traiter les foyers inaccessibles aux tracteurs. Chaque bénéficiaire se verra former et accorder un litre de produit servant à traiter jusqu’à 6 hectares de cactus. La direction régionale de l’agriculture se veut également rassurante. Des effets de régénération ont été constatés au niveau de la province permettant de cultiver des figues de barbarie saines sans aucun danger sur le consommateur.





Que seraient nos repas sans les abeilles ?

Paule Masson Mardi, 26 Juillet, 2016 L'Humanité
                                                                                  AFP
La gastronomie sur le terrain des bonnes causes. Depuis une vingtaine d’années, les abeilles sont victimes d’une surmortalité inquiétante, or 35 % de notre alimentation dépendent de ces infatigables butineuses. Sans elles, la plupart des fruits, légumes, herbes, épices ne peuvent être fécondés. Le monde de la gastronomie se mobilise pour défendre leur cause.
Dès les premières chaleurs, à l’heure où l’hiver doucement se retire, elles donnent le signal du réveil de la nature. Les noisetiers, les buis ou les cerisiers deviennent alors le théâtre du ballet bourdonnant d’une nuée de randonneuses qui partent explorer leur environnement. Une fois repéré un champ de plantes mellifères, les abeilles éclaireuses reviennent à la ruche et se livrent à une petite danse afin d’indiquer à leurs congénères où se trouve l’adresse à nectar. Si elles effectuent une chorégraphie en forme de huit, le chemin à parcourir pour atteindre le butin est long, jusqu’à 3 à 5 kilomètres environ. Mais, par contact des antennes et en fonction de la position du soleil, elles fournissent aux novices de précieuses informations sur la distance, la qualité et la quantité de la régalade à venir. Si elles effectuent la simple danse « en rond », le pollen est tout proche, à moins de 80 mètres. Dans le parc du Château Richeux, qui accueille l’hôtel et le restaurant d’Olivier Roellinger, les butineuses n’ont qu’à prendre leur envol pour se mettre à table.