La conférence internationale Agri-Chains & Sustainable Development
(AC&SD) a réuni du 12 au 14 décembre 2016 plus de 250 chercheurs,
acteurs-clés du développement et spécialistes de l’innovation venant de
plus de 40 pays. Retour sur les temps forts des débats, notamment
l’urgence d’un changement radical des filières agricoles et l’importance
de pratiques de recherche inclusives et participatives en
accompagnement des acteurs des filières et du développement.
A l’initiative du Cirad et de ses partenaires, la conférence
internationale Agri-Chains & Sustainable Development (AC&SD) a
réuni du 12 au 14 décembre 2016 plus de 250 chercheurs, acteurs-clés du développement et spécialistes de l’innovation
venant de plus de 40 pays.
Les conférenciers ont débattu de la question du rôle des filières au regard du nouveau cadre international que constituent les objectifs du développement durable (ODD).
Ils ont confirmé le caractère central de cette question pour progresser
dans la mise en œuvre de cet agenda global. Face à une demande mondiale
en produits agricoles en hausse et à des consommateurs plus exigeants,
ainsi qu’à des enjeux environnementaux et sociaux de plus en plus
significatifs, les filières se transforment, à la fois sur les plans
économique, environnemental et social.
« Nous avons sous nos yeux un véritable laboratoire qui force le regard de la recherche,
a souligné Patrick Caron, pour le Cirad, en introduction du colloque. Nous
avons de nouveaux acteurs, de nouveaux comportements de consommation,
de nouveaux objets tels que les services, qui font filières. De nouveaux
modèles tels que ceux issus de l’économie circulaire intégrant le
recyclage mettent également en question le concept même de filière.
»
Dans le cadre des débats, l’importance des partenariats publics-privés
a particulièrement été discutée, de même que l’enjeu de leur articulation avec les politiques publiques.
Selon Roberto Ridolfi, directeur pour la croissance et le développement
durable à la direction générale pour la coopération internationale et
le développement de la Commission européenne, « l’aide au
développement est en train de passer d’une logique d’aide à une logique
de coopération et la coopération se tourne de plus en plus vers
[l’incitation] à l’investissement
», ouvrant la voie à des partenariats gagnant-gagnant.
La conférence a permis d’expliciter et de débattre des tendances en cours, et en particulier de souligner
les risques d’exclusion et de marginalisation de certains acteurs,
notamment les agriculteurs familiaux et les organisations paysannes.
Ceux-ci s’inquiètent de savoir si le marché reconnaîtra leurs efforts au regard des enjeux du développement durable
: « Les agriculteurs réclament une écoute de qualité afin de
travailler avec les autres acteurs à la construction de politiques
agricoles responsables
», a souligné Ibrahima Coulibaly, vice-président du Réseau des
organisations paysannes et des producteurs agricoles de l’Afrique de
l’Ouest (ROPPA).
Selon les conférenciers, pour atteindre les ambitions exprimées dans les ODD, un changement radical des filières agricoles est nécessaire.
Durant les trois journées, sessions plénières, théâtre forum et sessions
parallèles interactives et participatives ont permis à la diversité des
participants d’analyser de nombreuses innovations. La science doit faire
vivre les interactions avec cette pluralité d’acteurs et des formes de
dialogue ouvertes telles qu’initiées par la conférence.
Dès lors, elle accompagnera les différents acteurs dans leurs transitions vers la durabilité.
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