mercredi 4 mai 2016

Feu vert aux pommiers génétiquement modifiés

Des chercheurs de l'EPFZ ont introduit un gène du pommier sauvage de Sibérie, résistant au feu bactérien. 

 L'essai en plein champ a pour but de tester la résistance des pommiers modifiés contre diverses souches de l'agent pathogène Erwinia amylovora, responsable du feu bactérien.

Image: Keystone

Des pommiers génétiquement modifiés, dotés d'une meilleure résistance au feu bactérien, pourront être cultivés en plein champ. Le centre de compétence Agroscope a été autorisé par la Confédération pour mener un essai sur le site protégé de Reckenholz (ZH) en Suisse.

L'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a partiellement autorisé cette expérimentation le 29 avril moyennant de strictes conditions de précaution, a-t-il indiqué mardi dans un communiqué. Ces essais dureront six ans au maximum.

La lignée de pommiers destinée à l'expérimentation a été développée par des chercheurs de l'Ecole polytechnique de Zurich. A l'aide de procédés de génie génétique, ils ont introduit un gène du pommier sauvage de Sibérie, résistant au feu bactérien, dans la variété cultivée «Gala Galaxy». Le pommier cisgénique qui en a résulté a d'ores et déjà montré une bonne résistance lors d'essais en laboratoire.

Depuis 2007 en Suisse

L'essai en plein champ a pour but de tester la résistance des pommiers modifiés contre diverses souches de l'agent pathogène Erwinia amylovora, responsable du feu bactérien. Cette maladie, apparue en Suisse en 1989, a connu une forte expansion ces dernières années. En 2007, 250'000 arbres infectés avaient dû être détruits.
L'expérience vise principalement à déterminer comment les pommiers se comportent en plein champ et quelles sont les répercussions du gène introduit (cisgène) sur l'environnement. Les essais contribueront également à faire progresser la recherche dans le domaine de la biosécurité.

Eliminer les fleurs

En raison des risques sur les espèces fruitières indigènes, l'OFEV a posé plusieurs conditions pour éviter tout risque d'hybridation. Agroscope devra notamment éliminer les fleurs des pommiers cisgéniques. D'autres mesures sont exigées, telles l'installation de clôtures, une sécurité accrue pour les transports, un plan d'urgence en cas d'imprévu.
L'Alliance suisse pour une agriculture sans génie génétique Stop OGM a qualifié cette expérimentation de «ridicule». Elle ne permettra pas d'atteindre les objectifs qu'elle s'est fixés, car l'inoculation de la bactérie se fera en laboratoire et les fleurs seront enlevées. Or l'infection naturelle se fait justement par les fleurs, une composante que l'on supprime artificiellement.

Pour Stop OGM, ces nouveaux essais ne sont destinés qu'à occuper le site protégé de Reckenholz qui coûte cher aux contribuables. D'après l'organisation, il vaudrait mieux privilégier des programmes de sélection moins onéreux mais abandonnés par Agroscope faute de moyens.
La cisgénèse opérée sur les pommes consiste en un transfert de gène provenant d'espèces étroitement apparentées. Le site protégé de Reckenholz est déjà utilisé pour des essais de plantes génétiquement modifiées. La Suisse observe un moratoire sur les OGM dans la production agricole jusqu'à fin 2017. Seule la recherche est permise, sous réserve d'une autorisation. (ats/nxp).








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire