jeudi 19 novembre 2015

Trois technologies innovantes pour le séchage des probiotiques

Publié le 16 Novembre 2015
                                
La lyophilisation, qui agit par combinaison du froid et du vide, est la méthode de séchage la plus répandue à grande échelle pour conserver des bactéries. Mais elle est onéreuse et gourmande en énergie. D’autres alternatives, comme l’atomisation et la fluidisation, peuvent être mises en œuvre mais elles font appel à la chaleur, avec pour conséquences des taux de survie inférieurs et des pertes de fonctionnalité des souches. Se pose dès lors la question d'un séchage respectueux des probiotiques, avec des coûts opératoires modérés.

Une baisse des coûts opératoires

Un premier élément de réponse est apporté par le Nizo Food Research qui développe un nouveau procédé de séchage, pouvant être réalisé sur des équipements existants. Le centre de recherche annonce des taux de survie de probiotiques atteignant 75 %, alors que dans le cas du séchage par atomisation il peine à atteindre 20 %. Cette augmentation significative entraîne une baisse globale des coûts opératoires pour les applications mettant en œuvre ces bactéries. Une demande de brevet a été déposée pour ce nouveau process, qui peut être intégré dans les schémas de fabrication de tout type de produits secs. La technologie est conçue de manière à pouvoir sécher aussi bien par batch de 0,5 kg que de plusieurs tonnes de produits.

Jusqu'à 100 % de survie

Une autre solution est à découvrir du côté du laboratoire STLO (Science et Technologie du Lait et de l’œuf) de l'Inra de Rennes. Les scientifiques y ont imaginé un procédé simplifié et peu coûteux de séchage par atomisation, ayant une efficacité proche de celle d’un séchage par lyophilisation. L’atomisation classique nécessite une première étape de culture du micro-organisme sur milieu optimisé, suivie d’un rinçage et d’une remise en suspension dans un nouveau milieu avant séchage à haute température. Le nouveau procédé comprend uniquement un séchage effectué directement sur un milieu de culture, développé spécifiquement et composé de lactosérum. Testé sur deux souches probiotiques, l’une fragile et l’autre robuste, la méthode a démontré une efficacité comparable à celle d’une lyophilisation, avec des taux de survie respectifs de l’ordre de 40-50% et de 100%. La stabilité des micro-organismes dans le temps a été vérifiée à quatre et six mois, avec des résultats comparables à ceux d’une lyophilisation, pour des coûts de production nettement inférieurs, avec notamment une consommation d’énergie bien plus basse.

Un pilote pour une technologie innovante

La technologie EPT (extrusion porosification) brevetée par Clextral peut elle aussi constituer une solution pour le séchage des probiotiques. Le procédé est divisé en quatre opérations : une concentration poussée, l'extrusion-porosification (extrudeurs bi-vis et injection de gaz) du produit visqueux obtenu, le séchage par atomisation et un séchage final sur lit fluidisé. Concernant les probiotiques, « nous avons réalisé des essais avec succès dans la station en Australie », se félicite Alain Brisset, responsable des marchés clefs de Clextral. La filiale de Legris Industrie conduit progressivement l'industrialisation de ce procédé, avec pour objectif un lancement en 2018. Début 2016, un équipement pilote devrait entrer en fonctionnement à Cérences dans la Manche sur le site de Lesaffre Ingrédients Services, l’un des co-investisseurs partenaires de Clextral, avec Diana Pet Food et Triballat-Noyal. « L’équipement sera ouvert aux partenaires extérieurs pour des essais courant 2016 selon un protocole défini », précise Alain Brisset






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