jeudi 26 novembre 2015 à 06:03 • Arnaud Carpon • Terre-net Média
(©Terre-net Média)
A l’approche de la Cop21, la Conférence mondiale sur le climat organisée
du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget, Terre-net.fr s'est
penché tout au long du mois de novembre sur les marges de manœuvre
existantes pour réduire l’empreinte carbone des exploitations agricoles.
Développées à grande échelle, ces dix pistes mises en avant par les
Chambres d'agriculture permettraient de réduire de 20 % les émissions de
gaz à effet de serre du secteur agricole à l'horizon 2030, conformément
aux engagements de la France et de l'Union européenne.
Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre sur son exploitation ? Comment limiter l’empreinte carbone de sa ferme ? A l'approche de la Cop21, l’Ademe et l’Inra ont recensé dix actions ou domaines, repris par l’APCA dans sa communication "C’est bon pour le climat"(*), pouvant diminuer les rejets de près de 19 Mt éqCO2/an à l’horizon 2030.
Les dix possibilités pour réduire l'empreinte carbone de son exploitation :
- les économies d'énergie, bénéfiques pour le porte-feuille et le climat
- la plantation de haies bocagères
- la généralisation des couverts en interculture
- l'optimisation de la fertilisation azotée
- le développement de l'agroforesterie
- couvrir sa fosse à lisier
- la performance technique de la gestion des prairies
- ajuster les apports protéiques dans les rations des animaux
- multiplier les surfaces en légumineuses
- développer les unités de méthanisation dans les élevages
Avec
5,8 Mt éqCO2 d’économies annuelles potentielles, le développement
massif de la méthanisation est le principal levier du secteur agricole.
Mais, c’est une activité de diversification
à part entière qui nécessite du temps et de l’argent, témoignent les
producteurs ayant monté une installation. La méthanisation offrirait
néanmoins un deuxième avantage d’ici 2030 : une économie annuelle
d’énergie de 6 Mt équivalent pétrole. Un méthaniseur au sein d’un
atelier laitier de 150 vaches, utilisant par ailleurs des résidus ou
cultures intercalaires, peut répondre à la consommation énergétique de 200 ménages.
Performance technique rime avec performance économique
La fertilisation
équilibrée des cultures et prairies constitue le deuxième moyen
d’action à développer. L’Inra estime à 2,6 Mt éqCO2 la baisse possible
des émissions de gaz à effet de serre si la fertilisation équilibrée
se généralisait sur 11,7 Mha d’ici 15 ans. Selon l’institut, un pilotage
plus précis apporterait par ailleurs des gains de 20 à 40 €/ha/an.
Dans
les élevages, une meilleure valorisation des prairies permettrait une
réduction équivalente des Ges. 2,5 Mt éqCO2 par an pourraient être ainsi
économisées grâce à une "gestion optimisée". Allonger la durée des
prairies temporaires, par exemple, ferait gagner 620 kg éqCO2/ha/an et
surtout baisserait les charges de 100 à 120 €/ha. En augmentant la durée
de pâturage d’une vingtaine de jours, ce serait 50 kg éqCO2/ha/an en
moins.
Défendu au nom d’une plus grande autonomie en protéines, le
retour en masse des légumineuses dans les assolements représenterait un
potentiel de 1,4 Mt éqCO2. Mais il faudrait les implanter non pas sur
500 000 ha à peine comme aujourd’hui, mais sur 3,2 Mha,
soit l’équivalent de la surface couverte en 1960 !.
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