jeudi 19 novembre 2015

Cop21 et agriculture: Optimiser la fertilisation, premier levier d’action pour les cultures

Publié le Mercredi 18 novembre 2015

A l’instar du développement de la méthanisation dans les exploitations d’élevage, l’optimisation de la fertilisation azotée constitue le premier levier d’action à mettre en œuvre en production végétale pour réduire son empreinte carbone et ainsi contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique.


 L'optimisation de la fertilisation azotée en grandes cultures constitue le premier levier d'action pour réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les exploitations céréalières. (©Terre-net Média).

 Plus de 2,5 Mt : c’est l’économie de rejets, en équivalents CO2, que le secteur agricole pourrait réaliser en généralisant l’équilibre de la fertilisation azotée sur les cultures. « En généralisant le recours à la fertilisation équilibrée sur 11,7 Mha d’ici 2030, l’Inra estime à 2,6 Mt éqCO2 le potentiel de réduction annuelle des émissions de Ges d’origine agricole », expliquent les Chambres d’agriculture dans leur kit de communication C’est bon pour le climat.

Cop21 : Plein gaz sur les solutions agricoles

A l’approche de la Cop21, la Conférence mondiale sur le climat organisée du 30 novembre au 11 décembre 2015 au Bourget, Terre-net.fr se penche tout au long du mois de novembre sur les marges de manœuvre existantes pour réduire l’empreinte carbone des exploitations agricoles.

Dans son kit de communication « Bon pour le climat », l’APCA estime à environ 20 % le potentiel d’économies de gaz à effet de serre grâce au large développement de 10 actions dans les exploitations.
Selon elles, les producteurs français ont utilisé 2,1 Mt d’azote minéral, soit environ 140 kg/ha en 2011. 70 % des cultures ne reçoivent que de l’azote minéral, et 60 % ont un apport organique au moins tous les cinq ans.
En 2010, le surplus azoté était évalué à 28 % de la fertilisation azotée totale. 30 kg d’azote par hectare en moyenne auraient ainsi été épandus inutilement. « Mais derrière cette moyenne, on constate d’importantes variations spatiales », précisent les Chambres d’agriculture.

Par ailleurs, toujours en 2011, « 50 % des surfaces étaient fertilisées avec bilan prévisionnel, et seulement 8 % l’étaient à l’aide d’outils de pilotage dynamique ». De quoi laisser des marges de manœuvre importantes.


A quel prix ?

Au regard des chiffres avancés par l’Inra et l’APCA, les possibilités techniques d’une meilleure optimisation de la fertilisation azotée restent importantes. Outre pour le climat, l’intérêt est aussi économique, avec des gains sur les engrais et parfois sur la mécanisation, « sans perte de rendements ou de qualité des productions ». Pour optimiser la fertilisation, l’utilisation d’un outil de pilotage permettrait de réduire de 20 kg/ha la quantité d’azote épandue en moyenne, avec des écarts allants de 5 à 30 kg selon les cas. Cela représente une économie de 220 kg éqCO2 et, surtout, de 10 €/ha.

D’autres leviers peuvent permettre d’optimiser la fertilisation, comme le recours plus conséquent à l’azote organique, ou le fractionnement. « Des gains moyens entre 20 et 40 €/ha/an sont possibles pour un coût de l’ammonitrate de 0,90 €/kgN. »

Dans sa fiche de promotion des solutions agricoles en faveur du climat, l’Apca rappelle les différents leviers mobilisables pour une fertilisation équilibrée des cultures : raisonnement et pilotage des doses appliquées, substitution de l’azote minéral par de l’azote organique, optimisation de l’efficacité de l’azote apporté…

 Données issues de la fiche technique n°4 du kit de communication « Bon pour le climat » de l’APCA.
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