01/07/2015 | par HB | Terre-net Média
Le durcissement de la réglementation incite à développer l’utilisation des méthodes alternatives à la lutte chimique. Dans ce contexte, l’utilisation des extraits végétaux en protection des cultures est une solution qui regagne de l’intérêt.
Selon la norme Iso 9235, un extrait végétal est obtenu par « le
traitement d’une matière première d’origine naturelle par un solvant,
lequel, après filtration, est éliminé par distillation, sauf dans le cas
de l’utilisation de solvant non volatil ». Les produits végétaux
fermentés, tels que le purin d’ortie, n'entrent pas dans cette définition. Selon l'institut, les huiles essentielles
et autres types d’extraits végétaux présentent un intérêt pour lutter
contre les insectes, les micro-organismes (champignons, nématodes et
bactéries) et les adventices.
L’allélopathie semble une piste intéressante dans la lutte contre les adventices. Ce phénomène se traduit par l’émission de substances nocives par les racines, généralement des métabolites secondaires, empêchant la pousse d’autres espèces à proximité. Parmi les substances chimiques connues pour provoquer ce type d’interaction, l'Iteipmai cite la leptospermone de la famille des tricétones (eucalyptus) utilisée comme modèle par Syngenta pour développer des molécules de formule chimique proche (sulcotrione et mésotrione). La juglone, une quinone toxique pour les plantes herbacées et ligneuses, se trouve dans le noyer. Certains dérivés phénoliques, glucosinolates (brassicacées et capucine) et thiosulfinates (alliacées) présentent aussi une activité herbicide.
Bien qu’étant des produits naturels et classés parmi les produits de biocontrôle, les extraits végétaux sont soumis à la même réglementation que les substances actives conventionnelles pour pouvoir être utilisés en protection des cultures : autorisation européenne pour la substance active puis française pour le produit en tant que tel. Depuis 2014, trois substances de base ont été approuvées dont une seule concerne un extrait de plante, la prêle. Contrairement aux produits phytosanitaires classiques, la difficulté est de formuler un produit de qualité constante et uniforme, avec une teneur stable en substances actives. Pour les mêmes raisons, l’identification du mode d’action se révèle compliquée.
De nombreux travaux sont en cours pour permettre l’utilisation d’extraits végétaux en protection des plantes. En octobre 2013, un brevet a été déposé par des chercheurs et universités espagnols portant sur le procédé de production organique d’un biopesticide. Cette méthode de production contrôlée assure une standardisation chimique et biologique des extraits obtenus. Les nouvelles réglementations européennes et françaises et les recherches en cours devraient contribuer au développement et à l’utilisation d’un plus grand nombre d’extraits végétaux en protection des cultures dans les années à venir.
Source: http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/appros-phytosanitaire/article/les-extraits-vegetaux-pour-controler-adventices-insectes-et-micro-organismes-216-110772.html
Le durcissement de la réglementation incite à développer l’utilisation des méthodes alternatives à la lutte chimique. Dans ce contexte, l’utilisation des extraits végétaux en protection des cultures est une solution qui regagne de l’intérêt.
Le noyer est porteur d'une substance toxique pour les plantes herbacées et ligneuses. (©Père Igor)
L’iteipmai, Institut technique français des
filières plantes aromatiques, médicinales et à parfum (Ppam) estime
qu'avec la disparition de nombreuses substances actives de synthèse ces
dernières années, l’utilisation de substances d’origine naturelle
représente une réelle alternative pour la protection des cultures.
Effets sur les insectes, les adventices...
Plusieurs sont connus pour contrôler ou limiter les attaques d’insectes en agissant sur leur physiologie. Certains sont des molécules ayant une action sur les hormones juvéniles ou de mues des insectes perturbant ainsi leur développement. Les toxines végétales ont également un effet nocif. Plusieurs familles appartiennent à cette catégorie : les terpénoïdes (limonoïdes, cardénolides et pyrèthrines), les alcaloïdes à l’action neurotoxique, mais également les composés phénoliques caractérisés par une action anti-appétante et un effet sur la croissance.L’allélopathie semble une piste intéressante dans la lutte contre les adventices. Ce phénomène se traduit par l’émission de substances nocives par les racines, généralement des métabolites secondaires, empêchant la pousse d’autres espèces à proximité. Parmi les substances chimiques connues pour provoquer ce type d’interaction, l'Iteipmai cite la leptospermone de la famille des tricétones (eucalyptus) utilisée comme modèle par Syngenta pour développer des molécules de formule chimique proche (sulcotrione et mésotrione). La juglone, une quinone toxique pour les plantes herbacées et ligneuses, se trouve dans le noyer. Certains dérivés phénoliques, glucosinolates (brassicacées et capucine) et thiosulfinates (alliacées) présentent aussi une activité herbicide.
Et les maladies
Les extraits végétaux, actifs contre les agents pathogènes des cultures, appartiennent aux mêmes familles que ceux ayant une activité herbicide et insecticide. La société Marrone Bio innovations a par exemple développé une solution à base de renouée du Japon (substance active de la famille des anthraquinones) : le Regalia. Ce produit agirait comme stimulateur des défenses naturelles efficace contre les rouilles, oïdium, botrytis, mildiou, maladies des taches foliaires et bactéries.Bien qu’étant des produits naturels et classés parmi les produits de biocontrôle, les extraits végétaux sont soumis à la même réglementation que les substances actives conventionnelles pour pouvoir être utilisés en protection des cultures : autorisation européenne pour la substance active puis française pour le produit en tant que tel. Depuis 2014, trois substances de base ont été approuvées dont une seule concerne un extrait de plante, la prêle. Contrairement aux produits phytosanitaires classiques, la difficulté est de formuler un produit de qualité constante et uniforme, avec une teneur stable en substances actives. Pour les mêmes raisons, l’identification du mode d’action se révèle compliquée.
Préparations Naturelles Peu Préoccupantes
Jusqu’en 2011, il n’existait qu’une seule catégorie pour l’autorisation des extraits végétaux : substance active classique. Les deux nouvelles catégories (substances à faible risque et substances de base) devraient permettre de faciliter l'opération. En France, depuis juin 2014, en plus de la réglementation européenne, les extraits végétaux peuvent aussi être considérés comme des Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (Pnpp). Ce sont exclusivement des composées de substances de base ou de substances naturelles à usage biostimulant. Ils ne sont plus considérés comme des produits de protection des plantes. Une procédure sera donc fixée ultérieurement pour les Pnpp contenant des substances à usage biostimulant.De nombreux travaux sont en cours pour permettre l’utilisation d’extraits végétaux en protection des plantes. En octobre 2013, un brevet a été déposé par des chercheurs et universités espagnols portant sur le procédé de production organique d’un biopesticide. Cette méthode de production contrôlée assure une standardisation chimique et biologique des extraits obtenus. Les nouvelles réglementations européennes et françaises et les recherches en cours devraient contribuer au développement et à l’utilisation d’un plus grand nombre d’extraits végétaux en protection des cultures dans les années à venir.
Source: http://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/appros-phytosanitaire/article/les-extraits-vegetaux-pour-controler-adventices-insectes-et-micro-organismes-216-110772.html
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