Publié le vendredi 28 août 2015

La consommation mondiale annuelle de
viande devrait continuer à progresser dans les dix prochaines années,
tirée par les pays émergents, ont indiqué des chercheurs lors du 61e Congrès international des sciences et technologies des viandes, qui s'est achevé le vendredi 28 août 2015 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme).
« La tendance attendue est une augmentation de la consommation
mondiale de viande de 1,6 % par an lors des dix prochaines années », a
indiqué lors d'une conférence l'agroéconomiste belge Erik Mathijs,
citant des chiffres récents de l'Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO).
En cinquante ans, la consommation de produits carnés (viande fraîche,
charcuterie, plats surgelés, conserves) a presque doublé dans le monde,
passant de 23,1 kg par personne et par an en 1961, à 42,2 kg en 2011.
« Au cours des vingt dernières années, les pays émergents ont connu une
révolution de l'élevage qui a conduit à une hausse de la consommation en
viande, en particulier de porc et de volaille », a expliqué Pierre
Sans, chercheur associé à l'Inra Aliss (Alimentation et sciences
sociales) d'Ivry-sur-Seine.
Pour rappeler, 43 pays ont participé à ce congrès qui s'est tenu du 24 au 28
août. Ce congrès, sponsorisé entre autres par Fleury Michon, Bigard,
Interbev et Inaporc, réunit plus de 430 participants et a lieu une fois
tous les vingt ans en France. Pour Véronique Santé-Lhoutelier,
directrice de recherche à l'Inra France et organisatrice du congrès, « il
sagit déchanger sur la science mais aussi de faire connaître le
patrimoine français ». Face à la crise que subit lélevage français,
elle imagine une meilleure valorisation des coproduits (os, viscère,
peau
) issus de la viande. « Il y a un vrai potentiel dinnovation dans
certains organes », explique-t-elle. Gilles Gandemer, également
directeur de recherche à lInra et organisateur, revient, lui, sur «
lintroduction de végétaux dans des produits à base de viande »,
notamment la charcuterie, un sujet de recherche également à fort
potentiel. Avec larrivée des pays de lEst, « ce sont de nouvelles
cultures alimentaires qui font évoluer ces produits », estime-t-il.
Environnement, bien-être animal, santé humaine, ce congrès touche aussi
bien à des aspects amont quaval, toutes filières viandes confondues.