lundi 16 janvier 2017

2017, année décisive pour les insecticides « tueurs d’abeilles »

LE MONDE | 12.01.2017 

                   

                        Pulvérisation de pesticides dans un champ à Godewaersvelde, dans le département du Nord, en avril 2015.

Les néonicotinoïdes et apparentés sont-ils entrés dans leur crépuscule ? La Commission européenne devait décider, fin 2016, de la suite à donner au moratoire partiel frappant, depuis 2013, certains usages de quatre insecticides suspectés d’être en cause dans le déclin des abeilles et des pollinisateurs. Le verdict n’est toujours pas tombé : la Commission maintient le moratoire et annonce au Monde avoir repoussé sa décision à l’automne 2017 – le temps pour l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) de finaliser une réévaluation complète des risques.

Cependant, les évaluations préliminaires publiées par l’EFSA, le 8 novembre 2016, à partir de données complémentaires fournies par les fabricants, laissent peu de marge à Bruxelles. « Après examen des données de confirmation pour l’imidaclopride et la clothianidine, nous avons identifié des risques élevés ou nous n’avons pas pu exclure des risques pour certains usages, dit-on à l’EFSA. Par exemple, un risque élevé pour les abeilles a été identifié lorsque ces deux substances sont utilisées en traitement de semences [la graine étant enrobée de produit avant d’être semée] sur des céréales d’hiver. » Or le moratoire en cours ne concerne pas ces usages, qui demeurent donc autorisés.

Jusqu’à quand ? De bonnes sources, Bruxelles devrait proposer l’interdiction définitive de ces substances en agriculture, à l’exception de leur utilisation en milieu confiné. Cependant, l’approbation de certains Etats membres est loin d’être acquise. Interrogé, l’exécutif européen s’abstient de tout commentaire.

Mais, au Canada, un mouvement analogue est en cours. Après réévaluation de l’imidaclopride, l’agence de sécurité sanitaire canadienne, Santé Canada, a proposé, fin 2016, sa « suppression, en trois à cinq ans, dans tous ses usages agricoles, et la majorité des autres utilisations extérieures ». Pour le thiaméthoxame, l’EFSA estime que les données fournies par le fabricant (Syngenta) sont trop parcellaires pour permettre la réévaluation préliminaire des risques.

Source 

                                        

 
 

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