mercredi 14 décembre 2016

Raphaël Mercier décortique la génétique des plantes pour le bien de l’homme

                                
 Il reçoit, ce mardi, à Paris, le prix du « Laurier Défi scientifique 2016 » de l’Institut national de la Recherche Agronomique (Inra). Raphaël Mercier, généticien à l’Inra Versailles Grignon, se voit ainsi gratifier d’une distinction très prestigieuse, équivalente à celle des médailles du CNRS. Ce sont ses recherches sur le « noyau dur de la cellule » qui sont mis à l’honneur. Le prix lui sera remis par Axel Kahn, le célébre généticien président du comité d’éthique de l’Inra France, en présence du ministre français de l’Agriculture, Stéphane Le Foll.


Il faut dire que ce chercheur, âgé de 42 ans, est d’ores et déjà considéré comme un expert mondial de la méiose. Ce mécanisme de division cellulaire est essentiel à la reproduction. « La méiose est le moteur de l’hérédité et du bagage cellulaire que l’on transmet à ses héritiers. La trisomie 21 ou les défauts de fertilité s’expliquent par des défauts à ce stade et pourraient éclaircir 40 % des fausses couches affectant les femmes », explique-t-il, avec une telle pédagogie que la science la plus ardue parait totalement évidente à son écoute.

C’est au sein de l’Institut Jean-Pierre Bougin (IPJB), une unité créée en 2010 à Versailles-Grignon et où travaillent 300 personnes (dont une centaine de chercheurs), que ce quadragénaire phosphore. Il évolue au milieu des 26 équipes qui oeuvrent sur place dans de nombreux domaines de recherche fondamentale en biologie végétale. Les études de Raphaël Mercier s’appuient sur les mutations de l’Arabidopsis, une plante très courante dont les gênes sont proches de ceux de la souris et, donc, de l’homme. En 15 ans, il a d’ailleurs mis en évidence, avec son groupe, une soixantaine de gênes de cette plante impliqués dans la méiose. « Nous disposons d’un atout important avec nos serres qui permettent de reproduire sur un demi hectare des conditions de culture très perfomantes pour la compréhension de l’Arabidopsis », appuie David Bouchez, le directeur de l’IPJB.

Raphaël Mercier n’en est pas à son coup d’essai. Ce fils d’agriculteurs du Maine-et-Loire a été happé par le science dès le collège. Arrivé en 1998 à Versailles-Grignon pour passer sa thèse, il collectionne depuis les distinctions telles que le prix de la fondation Schlumberger pour l’Education et la Recherche, en 2014, et celui de la fondation Simone et Cino Del Duca Institut de France en 2015. Mais cela ne tourne pas la tête de cet habitant des Clayes-sous-Bois qui apprécie, en dehors de son laboratoire, de se plonger dans des séries policières à rallonge dont il aime décrypter les énigmes. Comme par hasard.

  leparisien.fr
 
 

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