dimanche 11 décembre 2016

Des robots agricoles autonomes débarquent dans les champs

                          Le robot désherbeur dans un champ de colza
 Le robot désherbeur dans un champ de colza
Image: DR

TechnologieCes véhicules légers solaires, pilotés par GPS, servent à désherber des cultures. Ils sont développés par la société Ecorobotix basée à Y-Parc.

 

 Après les drones qui essaiment dans l’agriculture, voilà les véhicules autonomes solaires qui débarquent dans nos champs pour des traitements phytosanitaires!

 

La société Ecorobotix, à Yverdon, a testé ces derniers mois des robots agricoles de désherbage du côté de la plaine de l’Orbe. Ce sont des prototypes mais la jeune pousse basée à Y-Parc, qui vient de lever 3 millions de francs auprès d’investisseurs, peut lancer la production d‘une présérie de 10 unités et compte vendre ses premières machines début 2018.

Cet engin agricole électrique, équipé de panneaux photovoltaïques, travaille sans conducteur ni opérateur. Une fois installé au coin d’un champ, il se déplace seul grâce à sa caméra et au système GPS qui permet de l’orienter dans une zone de travail précise en suivant les lignes de culture. Il fonctionne à la manière des tondeuses à gazon automatiques, explique Aurélien G. Demaurex, fondateur de la société. Sans joystick mais grâce à une appli sur son smartphone. L’agriculteur lui attribue la tâche avant de surveiller à distance les informations qu’il reçoit en retour. Comme l’état des récipients de désherbant ou le type de mauvaises herbes à traiter. Le système de vision du robot lui permet d’analyser les images de la surface du sol et d’appliquer le traitement seulement quand il est nécessaire. Deux bras robotiques spraient une microdose d’herbicide de manière ciblée sur les herbes nuisibles. Le principal avantage du robot autonome pour l’agriculteur, selon l’entrepreneur issu d’HEC à Lausanne, est d’utiliser vingt fois moins de produits chimiques qu’une machine agricole standard équipée d’une pompe à traiter.

Ecorobotix pense pouvoir vendre ce véhicule 25 000 francs. Dans l’agriculture conventionnelle, l’investissement devrait pouvoir être rentabilisé en moins de cinq ans. L’entreprise évalue le potentiel de ventes d’un tel engin à plusieurs millions dans le monde, en priorité dans les marchés occidentaux et émergents.

Les premières machines devraient trouver leur meilleure capacité sur de grandes surfaces planes ou légèrement en pente, jusqu’à 5%, maximum 10%. Le désherbant intelligent peut traiter diverses cultures, intercultures et prairies, notamment contre les vivaces au printemps et en plein été, les champs de betteraves en mai-juin ou les plantations de colza en septembre et octobre.

L’idée de ce robot est née il y a une dizaine d’années dans la tête de Steve Tanner, ingénieur en microtechnique à l’EPFL et codirecteur de la société. Il a conçu un premier prototype en 2014 dans la ferme familiale à Essert-Pittet. En 2016, Ecorobotix est passé de trois à une dizaine de personnes, surtout des ingénieurs, Ceux-ci imaginent aussi un produit pour l’agriculture biologique, en prévoyant de remplacer l’utilisation de produits chimiques par une lame broyeuse des mauvaises herbes.

Pour le prototype actuel, l’énergie solaire suffit à le faire tourner, même dans une plaine de l ’Orbe baignée par le brouillard! (24 heures).


                                                     

 

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