30/07/2015
| par Frédéric Hénin
| Terre-net Média
Comparé aux trois grandes céréales produites dans le monde, le développement de la production de sorgho sera limité au cours des cinq prochaines années.
Les Etats-Unis, le Mexique, le Nigéria et l’Inde récoltent à eux quatre un peu plus de la moitié de la production mondiale de sorgho. (©Terre-net Média)
sorgho serait-il une céréale en avance sur son temps ? D’un point de vue agronomique, la plante présente toutes les qualités requises pour faire face au réchauffement climatique. Alors que l'agriculture actuelle a massivement recours aux intrants, c’est une plante peu exigeante en eau et en engrais pour se développer. Seul bémol, et pas le moindre, la faiblesse des rendements constatée dans de nombreux pays. Ils sont en moyenne de 1,5 tonne par hectare au niveau mondial.
Les Etats-Unis, le Mexique, le Nigéria et l’Inde récoltent à eux quatre un peu plus de la moitié de la production mondiale estimée à 61 millions de tonnes. A ce jour, l’Union européenne ne fait pas partie du club fermé des dix principaux pays producteurs de sorgho du monde. Pour 2015, les premières prévisions portent sur 400.000 tonnes avec un rendement supérieur à 60 quintaux/ha.
D’ici 2020, l’essor de cette culture sera donc limité. La production mondiale n’excédera pas 65 Mt, selon le Conseil international des céréales. Elle croîtrait de 1,3 % par an (soit 1 Mt) avec un rendement moyen qui n’excéderait pas 1,6 tonne par hectare au niveau mondial. Dans cinq ans, la production de sorgho équivaudrait ainsi à 9 % de la production mondiale de blé.
La culture de cette céréale est une solution de rechange dans certaines régions en Argentine, en Australie et en Afrique du sud. En France, sa production est encore peu développée (62.000 hectares) bien qu’elle soit une bonne alternative au maïs grain (1,87 million d’ha) dans certains cas de figure (irrigation rendue difficile). En Italie ou en Roumanie, le sorgho gagne en revanche du terrain. L’Ukraine pourrait aussi, dans les toutes prochaines années, opter pour cette plante aux dépens du maïs, onéreux à produire.
Jusqu’en 2012, le Mexique était en effet le principal importateur mondial de sorgho, ce qui lui permettait de couvrir sa demande intérieure mais la céréale est devenue trop onéreuse. Depuis 2013, les transactions sont donc essentiellement sino-américaines. Les ventes représentent 6,5 Mt sur les 9 Mt commercialisées dans le monde.
Depuis 2012, la Chine achète en effet les quantités de sorgho supplémentaires disponibles sur le marché, équivalentes en volume à celles produites en plus aux Etats-Unis. Ces achats illustrent une nouvelle fois la stratégie de diversification des approvisionnements de l’empire du Milieu pour accompagner l’essor des ses filières animales Il n’opte ni pour le tout Ogm (importations restreintes de certaines variétés), ni pour le tout maïs, trop onéreux à produire sur place. Par ailleurs, le sorgho importé est meilleur marché que les autres céréales.
Après les Etats-Unis, les deux autres principaux exportateurs mondiaux de sorgho sont, dans des quantités plus limitées, l’Argentine et l’Australie. L’Union européenne est quasiment absente sur ce marché.
D’ici 2020, la consommation alimentaire humaine de sorgho serait de 28 Mt sur les 65 Mt produites. C’est une culture vivrière en Afrique où la demande représente plus de 40 % de la consommation alimentaire mondiale, essentiellement sous la forme de pain ou bouillies. La croissance démographique serait le moteur de cette consommation africaine tandis que la demande baisserait en revanche en Asie. Les consommateurs ont en effet plus de moyens pour acheter des produits laitiers et de la viande. Le sorgho y est davantage utilisé pour l’alimentation animale.
Enfin, le débouché industriel de la production de sorgho portera d’ici 2020 sur des quantités réduites. Environ 5 Mt de grains seraient distillées en bioéthanol en Afrique du Sud essentiellement.
Source: http://www.terre-net.fr/marche-agricole/actualite-marche-agricole/article/le-sorgho-n-a-pas-encore-le-vent-en-poupe-1395-111716.html
Comparé aux trois grandes céréales produites dans le monde, le développement de la production de sorgho sera limité au cours des cinq prochaines années.
Les Etats-Unis, le Mexique, le Nigéria et l’Inde récoltent à eux quatre un peu plus de la moitié de la production mondiale de sorgho. (©Terre-net Média)
sorgho serait-il une céréale en avance sur son temps ? D’un point de vue agronomique, la plante présente toutes les qualités requises pour faire face au réchauffement climatique. Alors que l'agriculture actuelle a massivement recours aux intrants, c’est une plante peu exigeante en eau et en engrais pour se développer. Seul bémol, et pas le moindre, la faiblesse des rendements constatée dans de nombreux pays. Ils sont en moyenne de 1,5 tonne par hectare au niveau mondial.
Déficit de recherche
En fait, le sorgho souffre d’un déficit de recherche. Le catalogue variétal est faible. Et faute de rendements probants, la plante est largement concurrencée par le maïs.Les Etats-Unis, le Mexique, le Nigéria et l’Inde récoltent à eux quatre un peu plus de la moitié de la production mondiale estimée à 61 millions de tonnes. A ce jour, l’Union européenne ne fait pas partie du club fermé des dix principaux pays producteurs de sorgho du monde. Pour 2015, les premières prévisions portent sur 400.000 tonnes avec un rendement supérieur à 60 quintaux/ha.
D’ici 2020, l’essor de cette culture sera donc limité. La production mondiale n’excédera pas 65 Mt, selon le Conseil international des céréales. Elle croîtrait de 1,3 % par an (soit 1 Mt) avec un rendement moyen qui n’excéderait pas 1,6 tonne par hectare au niveau mondial. Dans cinq ans, la production de sorgho équivaudrait ainsi à 9 % de la production mondiale de blé.
La culture de cette céréale est une solution de rechange dans certaines régions en Argentine, en Australie et en Afrique du sud. En France, sa production est encore peu développée (62.000 hectares) bien qu’elle soit une bonne alternative au maïs grain (1,87 million d’ha) dans certains cas de figure (irrigation rendue difficile). En Italie ou en Roumanie, le sorgho gagne en revanche du terrain. L’Ukraine pourrait aussi, dans les toutes prochaines années, opter pour cette plante aux dépens du maïs, onéreux à produire.
Equilibre offre et demande
Le marché mondial sera équilibré d’ici 2020, avec une production suffisante pour couvrir les besoins de la planète. Toutefois, le commerce repose sur un tout petit nombre de pays aussi bien à l’export qu’à l’import, avec l’entrée notable de la Chine depuis quelques années et le retrait du Mexique.Jusqu’en 2012, le Mexique était en effet le principal importateur mondial de sorgho, ce qui lui permettait de couvrir sa demande intérieure mais la céréale est devenue trop onéreuse. Depuis 2013, les transactions sont donc essentiellement sino-américaines. Les ventes représentent 6,5 Mt sur les 9 Mt commercialisées dans le monde.
Depuis 2012, la Chine achète en effet les quantités de sorgho supplémentaires disponibles sur le marché, équivalentes en volume à celles produites en plus aux Etats-Unis. Ces achats illustrent une nouvelle fois la stratégie de diversification des approvisionnements de l’empire du Milieu pour accompagner l’essor des ses filières animales Il n’opte ni pour le tout Ogm (importations restreintes de certaines variétés), ni pour le tout maïs, trop onéreux à produire sur place. Par ailleurs, le sorgho importé est meilleur marché que les autres céréales.
Une culture vivrière en Afrique
A l’avenir, ce critère de compétitivité sera déterminant dans les choix commerciaux de la Chine. Mais compte tenu des quantités en jeu, c’est au final l’empire du Milieu qui oriente les prix à la baisse ou à la hausse, en fonction des volumes de grains achetés.Après les Etats-Unis, les deux autres principaux exportateurs mondiaux de sorgho sont, dans des quantités plus limitées, l’Argentine et l’Australie. L’Union européenne est quasiment absente sur ce marché.
D’ici 2020, la consommation alimentaire humaine de sorgho serait de 28 Mt sur les 65 Mt produites. C’est une culture vivrière en Afrique où la demande représente plus de 40 % de la consommation alimentaire mondiale, essentiellement sous la forme de pain ou bouillies. La croissance démographique serait le moteur de cette consommation africaine tandis que la demande baisserait en revanche en Asie. Les consommateurs ont en effet plus de moyens pour acheter des produits laitiers et de la viande. Le sorgho y est davantage utilisé pour l’alimentation animale.
Enfin, le débouché industriel de la production de sorgho portera d’ici 2020 sur des quantités réduites. Environ 5 Mt de grains seraient distillées en bioéthanol en Afrique du Sud essentiellement.
Source: http://www.terre-net.fr/marche-agricole/actualite-marche-agricole/article/le-sorgho-n-a-pas-encore-le-vent-en-poupe-1395-111716.html
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