Une étude montre que "l'on a pu réduire les rots et la production de méthane de 10 à 37% selon les pays".
Les vaches rotent moins, donc produisent moins de méthane et plus de lait, lorsqu'elles consomment du lin cuit porteur d'Omega 3, selon une étude scientifique européenne menée depuis trois ans et présentée mardi 15 novembre en Allemagne au salon de l'élevage EuroTier de Hanovre.
"L'étude montre que l'on a pu réduire les rots et la production de 
méthane de 10 à 37% selon les pays en complétant les rations 
alimentaires des vaches laitières
 avec du lin cuit, surtout en hiver lorsque les animaux n'ont pas 
d'herbe fraîche disponible", a expliqué à l'AFP Béatrice Dupont, chef de
 projet Eco Methane au sein de l'entreprise de nutrition animale Valorex qui a présenté les résultats.
En France, l'étude a été menée depuis 2013 par l'Institut national de recherche agronomique (Inra), l'institut de l'élevage (Idele), la coopérative Terrena, l'entreprise Valorex et l'association Bleu Blanc Coeur dans 16 exploitations laitières disposant de 60 vaches en moyenne.
Des coopératives agricoles ont participé dans chacun des pays 
concernés par l'étude, Allemagne, Espagne, Pologne et Israël, réunissant
 quelque 75 exploitations laitières, de 200 vaches chacune en moyenne.
Le lin est plus cher, mais pas sur le long terme
"Les pays où l'on observe la baisse la plus importante, sont ceux où 
les vaches consomment le moins d'herbe dans leur ration alimentaire 
ordinaire, comme Israël, où le recul de la production de méthane s'élève
 à 37% avec le lin", d'après Béatrice Dupont, jointe par téléphone.
En France, le recul s'est élevé à 15% par animal, en Espagne à 20%, 
en Pologne à 10% et en Allemagne à 25%. Les chiffres pour la 
Grande-Bretagne, la Suède et le Danemark n'étaient pas immédiatement 
disponibles, mais montraient un net recul aussi, selon Béatrice Dupont.
La ration de lin est plus chère que le tourteau de soja communément 
donné aux vaches, mais le lin favorise aussi la digestion et la 
lactation, ce qui présente un intérêt économique et qualitatif pour 
l'éleveur.
Bon pour la viande
"Le lin coûte entre 5 et 10% de plus qu'un aliment classique, mais il
 me permet aussi de gagner 2 à 3 litres de lait supplémentaires par jour
 et de réduire de 30% mes émissions de méthane", a précisé à l'AFP Remy 
Desbles, éleveur à Liffré, en Ille-et-Villaine, qui pratique ce type 
d'alimentation depuis plus de 20 ans.
L'alimentation bovine au lin rehausse aussi la qualité des viandes, 
en stockant les Omega 3, qui se répercutent sur l'alimentation humaine, 
comme l'a montré une autre étude scientifique, rendue publique la 
semaine dernière.
Vaches génétiquement modifiables?
En Inde, les chercheurs s'intéressent à la génétique
 pour résoudre le problème de ces émanations toxiques. Une équipe de 
chercheurs indiens a repéré deux races de vaches naines, les Vechur et 
les Kasarogod, qui rotent moins que leurs congénères. Ce sont des vaches
 de race naturelle (non hybride), qui ont aussi la propriété de mieux 
résister aux fortes chaleurs. Selon le directeur de recherche, prénommé 
E.M. Muhammed, "ces animaux relâchent un dixième du méthane produit par 
les vaches naturelles".
L'idée de cette équipe indienne est donc de chercher les gènes 
responsables de ces bienfaits, de les isoler et de développer une 
population de vaches résistantes à la chaleur qui émettraient moins de 
méthane. Cependant, la supplémentation en lin présente l'intérêt d'être 
un peu plus accessible.
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