mardi 2 février 2016

Qualité protéique des blés: Avec l’Algérie, les producteurs français ont beaucoup à perdre

Mardi 2 février 2016 à 06:01 • Terre-net Média 

Parmi les pays du Maghreb, l’Algérie n’est autosuffisant en blé tendre qu’à hauteur de 10 %. Pour que le pays continue de privilégier l’origine France, la filière céréalière française doit absolument redresser la barre en matière de protéines.

 Au 8 janvier 2016, la France a exporté 4,6 Mt vers les pays tiers, dont la moitié vers l'Algérie, depuis début juillet 2015. (©Terre-net Média)

L’Algérie, qui n’est autosuffisant en blé tendre qu’à hauteur de 10 %, se tourne à 90 % de ses importations vers l’origine France. Or le pays a nettement freiné ses achats depuis le début de la campagne. Par rapport à la campagne précédente, la baisse des importations algériennes de blés français serait de 48 %. De quoi alimenter les inquiétudes quant à la capacité de la filière française à maintenir un débouché algérien – le premier à l’export vers pays tiers – exigeant en matière de qualité.
« La qualité est un facteur primordial pour que la France demeure un exportateur majeur vers la zone Maghreb », rappelle Agritel. « La qualité dégressive des blés français pénalisera-t-elle nos exportations vers ces pays ? », s’interroge même Michel Portier, le directeur et fondateur de la société de conseil.

Redresser la barre, vite

Depuis 2005, le taux de protéines des blés français ne cesse de baisser. En dix ans, le taux moyen est passé de 12,3 % à 11,1 % en 2014 et tout juste 11 % en 2015. Avec une moyenne atteignant difficilement les exigences de l’Algérie, mais aussi de l’Egypte, l’autre grand importateur d’Afrique du Nord, de plus en plus de blés français ne sont qualitativement pas exportables vers ces pays.
Autant dire que le « Plan protéines blé tendre » mis en place au printemps 2014 par FranceAgriMer et l’interprofession céréalière devra fournir rapidement des effets concluants. Ce plan doit « permettre de maintenir le taux moyen national de teneur en protéines à 11,5 % minimum ». La filière en est encore loin. « Il est primordial que la filière relève son taux de protéines pour conserver la relation privilégiée qu’elle entretient avec les pays du Maghreb », estime Agritel.

Vidéo >> Le plan Protéines blé tendre expliqué par Rémi Haquin, président du conseil spécialisé de la filière céréalière de FranceAgriMer





  

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