- Oxford Business Group - Lundi 6 avril 2015
A l’heure actuelle,
le secteur agricole constitue un élément majeur de l’économie hors
hydrocarbures du pays. Ensemble, les activités agricoles et
agro-industrielles contribuent au PIB de l’Algérie à hauteur de
quasiment 9%, et, en 2013, le secteur a employé plus de 2,4 millions de
personnes – soit près d’un cinquième de la population active.
Fin 2014, le gouvernement a annoncé son dernier
programme agricole, le « Plan Quinquennal 2015-2019 », qui s’appuie
sur la Politique de Renouveau Agricole et Rurale (PRAR) du pays. Le
programme jouera un rôle pilote pour le développement du secteur jusqu’à
fin 2019 et supervisera des changements ambitieux, tels que
l’introduction de techniques de pointe en matière d’irrigation et une
politique résolue visant à l’accroissement de l’utilisation d’engrais.
L’Etat s’emploiera également à développer la production nationale de
produits de base tels que les pommes de terre et le lait.
Renforcer un secteur clé
A l’heure actuelle, le secteur agricole
constitue un élément majeur de l’économie hors hydrocarbures du pays.
Ensemble, les activités agricoles et agro-industrielles contribuent au
PIB de l’Algérie à hauteur de quasiment 9%, et, en 2013, le secteur a
employé plus de 2,4 millions de personnes – soit près d’un cinquième de
la population active. La part de l’agriculture dans le PIB a légèrement
reculé depuis 2012, où elle était plus proche des 10%, mais cette baisse
s’explique en grande partie par une hausse des recettes du secteur
secondaire. De fait, la valeur de la production agricole n’a cessé
d’augmenter ces dernières années, atteignant le chiffre de 23 milliards
d’euros en 2013.
La PRAR, dont le lancement remonte à 2008, a
joué un rôle moteur dans le développement du secteur ces dernières
années, entraînant une croissance annuelle de la production agricole de
8,3% entre 2010 et 2014, contre une moyenne de 6% entre 2000 et 2008.
Parmi les mesures introduites dans le cadre de la PRAR initiale, on peut
notamment citer des dispositions visant à faciliter l’accès au foncier
pour les agriculteurs et l’introduction de tarifs préférentiels pour les
emprunts à destination des producteurs, ainsi que le déploiement
d’efforts visant à encourager les activités agricoles dans des régions
peu exploitées, tels que les Hauts-Plateaux.
Si la PRAR a été à l’origine d’améliorations en
ce qui concerne la production, le développement et la mécanisation, il
y a encore beaucoup à faire, selon le ministre de l’agriculture
Abdelwahab Nouri. « L’agriculture continue de se heurter à des
difficultés en ce qui concerne le climat et un manque d’ordre
institutionnel, » a expliqué M. Nouri lors d’un entretien accordé à OBG
durant l’été 2014. « Pour répondre à ces défis, l’Etat a choisi
d’allouer des ressources budgétaires supplémentaires destinées à
améliorer le développement agricole et rural de 2015 à 2019, » a-t-il
ajouté.
Place à la planification
Le dernier plan quinquennal accorde une
importance accrue à la résolution d’un certain nombre de problèmes clés.
Etant donné le climat aride du pays, on ne s’étonnera pas que
l’utilisation de l’eau fasse partie des principales missions que
s’assigne le plan. Le gouvernement espère créer 2 millions d’hectares de
terres irriguées – contre 1,2 million d’hectares aujourd’hui – dont
plus du quart serait réservé à la production de céréales. Les autorités
sont également en plein dans la construction d’un système de canaux et
de pompes d’une longueur de 22 km qui contribuera à soutenir la
production de céréales dans le nord-est du pays ; l’amélioration de
l’accès aux terres pour les agriculteurs relevant du secteur informel
reste également une priorité.
En outre, l’utilisation d’engrais constitue un
autre objectif du nouveau plan du gouvernement en Algérie. Le Ministre
de l’Agriculture et du Développement Rural subventionne à l’heure
actuelle le coût des engrais à hauteur de 20%. Des chiffres publiés par
la Banque Mondiale indiquent toutefois que l’utilisation d’engrais en
Algérie entre 2009 et 2013 est bien inférieure à celle de certains de
ses voisins. En moyenne, les producteurs ont utilisé 12,7 kg d’engrais
par hectare de terre arable en Algérie, des chiffres très en deçà de
ceux qu’affichent le Maroc (39,1 kg par hectare) et la Tunisie (40,4 kg
par hectare).
L’Algérie entend également agir en faveur de
l’amélioration des compétences techniques de ses agriculteurs. Si le
projet n’en est encore qu’à ses débuts, la création d’une Ecole
nationale des métiers de l’agriculture, des forêts et de
l’agro-industrie (ENMAFA) devrait jouer un rôle capital en ce qui
concerne l’amélioration de la formation et des compétences
professionnelles. L’école, dont l’emplacement exact reste encore à
déterminer, offrira des formations aux métiers des secteurs agricole,
forestier et agro-industriel.
Améliorer la productivité, notamment grâce à
une intensification de la production locale et une utilisation accrue
des engrais, voilà qui devrait être la priorité à l’avenir, selon le
directeur de l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie,
Fouad Chehat. « Avec le rythme de croissance démographique que connait
la population, les besoins alimentaires sont de plus en plus importants.
Pour assurer une meilleure couverture de la demande, il est impératif
d’agir sur l’amélioration des rendements de la production agricole, » a
déclaré ce dernier aux médias locaux.
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