jeudi 12 mars 2015

L'aquaponie révolutionne l'agriculture des villes de demain

Publié 11 Mars 2015

L'association de l'aquaculture et de l'hydroponie a de quoi séduire sur le papier. Pour estimer son potentiel et les conditions nécessaires à son développement, la France a lancé le projet Apiva.



 Vidéo:
 https://www.youtube.com/embed/h2WOCBxplz0?&rel=0&autoplay=1&showinfo=0&playsinline=1&modestbranding=1


A Bâle en Allemagne, une ferme implantée sur un toit plat fournit poissons frais et fruits et légumes aux restaurants et habitants du quartier. Une solution pour manger local et "bio" tout en limitant les besoins en eau et en terre. Pour réussir ce pari, le système d'exploitation repose sur le principe de l'aquaponie : association d'aquaculture et d'hydroponie. L'idée est simple : arroser des cultures hors-sol par l'eau d'élevage des poissons. Les composés azotés et phosphorés rejetés par les poissons sont de l'engrais pour les plantes cultivées.
Un écosystème complexe
Si l'idée est simple, la mise en œuvre est complexe. Une grande partie de l'azote rejeté par les poissons l'est sous la forme ammoniacale, toxique pour eux et peu valorisable par les plantes. Une étape intermédiaire doit donc entrer dans le système pour transformer l'azote ammoniacal en nitrites, puis les nitrites en nitrates, forme beaucoup moins toxique pour l'élevage aquacole et valorisable par les plantes. Des bactéries permettent ces transformations. L'aquaponie est donc un écosystème où interviennent trois types d'organismes radicalement différents (poissons, plantes, bactéries), qui doivent cohabiter. L'enjeu principal est de trouver le juste équilibre entre la population de poissons, la nourriture apportée, la population bactérienne et la végétation cultivée, et ce dans la durée.
La France s'intéresse au concept
Si l'Amérique du Nord et l'Australie ont déjà une bonne longueur d'avance sur le sujet, l'Europe commence à s'y intéresser avec l'Allemagne en leader. En France, le projet Apiva (Aquaponie innovation végétale et aquaculture) a pour ambition de tester les performances de cette technique et d'aboutir à des données de dimensionnement technico-économique. Le but est de transférer ces connaissances aux filières aquacoles et horticoles. L'aquaponie peut en effet intéresser les professionnels de l'horticulture qui souhaitent diversifier leurs activités via une coproduction poissons/végétaux, tout en faisant des économies en intrants minéraux et en optimisant l'utilisation en eau et en énergie. L'installation de serres de cultures en lien avec un élevage piscicole, en vue de l'abattement partiel ou total des rejets azotés et phosphorés dans l'environnement est une autre voie d'application potentielle qui reste à valider.
Le projet Apiva réunit différents acteurs de la filière piscicole et horticole : l'Institut technique avicole, cunicole et aquacole (Itavi), la station horticole du Ratho, l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), le lycée aquacole de la Canourgue, et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

Source:  http://www.actu-environnement.com/ae/news/aquaponie-agriculture-poisson-hydroponie-apiva-24066.php4

La confusion sexuelle pour protéger les cultures sans produits chimiques



La confusion sexuelle est une méthode agricole de lutte naturelle conter les insectes qui ravagent les cultures agricoles. Sans tuer les nuisibles, elle empêche leur reproduction.
Rien qu’en France, les agriculteurs ont affaire à quelque 2 195 espèces d’insectes nuisibles, selon les chiffres de l’Institut nationale de la recherche agronomique (Inra). Face aux attaques des ravageurs sur les cultures maraîchères, la réponse des exploitants est bien souvent chimique.
Il existe pourtant des méthodes douces, calquées sur la nature. C’est le cas de la confusion sexuelle. Une technique de lutte contre les insectes nuisibles dont les premières recherches ont été menées dans les années 70.
Reproduire le signal sexuel des insectes
Reproduire les phéromones sexuelles émises par l’insecte femelle pour appeler le mâle à la reproduction. Voilà en substance le fonctionnement de la confusion sexuelle. En période d’accouplement, les insectes mâles pistent la femelle en suivant les phéromones sexuelles qu’elle dégage. Avec la méthode de la confusion sexuelle, la parcelle de culture est saturée de phéromones par les diffuseurs installés sur les plantes qui propagent des molécules de synthèse analogue aux substances émises par les insectes. Désorienté, le mâle ne trouve pas la femelle. La reproduction est empêchée.
La méthode permet d’endiguer le développement des colonies d’insectes, sans pour autant les tuer ou avoir recours à des insecticides. La confusion sexuelle est particulièrement employée pour protéger la vigne (100 000 hectares en Europe), le maïs, le coton ou les cultures fruitières comme la pomme.
Seulement 3 % des vignobles français
Infiniment moins dommageable que l’utilisation de produits phytosanitaires pour éradiquer les insectes ravageurs, il s’agit d’une méthode douce pour l’environnement, considère l’Inra. Mais elle peine encore à trouver sa place en France. En 2013, seuls 3 % des vignerons français y avaient recours pour protéger leurs cultures. Une part dérisoire comparée à celle de nos voisins suisses et allemands, dont respectivement 43 % et 65 % des viticulteurs employaient la technique de la confusion sexuelle la même année.
Pour expliquer cette différence, l’Inra évoque une cause culturelle selon laquelle les agriculteurs hexagonaux auraient une utilisation réflexe d’intrants chimiques (la France est le troisième pays utilisateurs de pesticides au monde).
Mais les contraintes sont aussi financières. La confusion sexuelle est une technique coûteuse (entre 200 et 250 euros pour protéger un hectare) encore non subventionnée en France. La méthode est également fastidieuse. 500 diffuseurs sont nécessaires pour protéger un hectare de culture, et l’installation doit se faire manuellement. Pour certains agriculteurs, c’est un frein.

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dimanche 8 mars 2015

Revue de presse hebdomadaire de l'INRAA du 01 au 05 mars 2015

Veuillez télécharger la revue de presse hebdomadaire de cette semaine relative aux activités du monde agricole nationale en format pdf : 

 https://drive.google.com/file/d/0B31_DDeBbdcnNzJ2akM4T1FOQTA/view?usp=sharing


La canne à sucre à l’origine d’un futur antibiotique contre les maladies nosocomiales ?

  • Par Cécile Baquey
  • Publié le 07/03/2015
Une équipe du Cirad (Centre de recherche agronomique)  vient de trouver, en collaboration avec l’université technique de Berlin, la structure de l’albicidine. Il s’agit d’un antibiotique fabriqué par une bactérie de la canne à sucre, capable de traiter les maladies nosocomiales.








La1ère s’était déjà intéressé à la canne à sucre qui est une plante unique. Elle permet de faire du sucre, du rhum, mais aussi de l’électricité ou encore du biocarburant. Dernière découverte : la canne peut aussi servir à découvrir de nouveaux antibiotiques. Pour être plus précis, il s’agit d’une bactérie de la canne qui porte le doux nom de Xanthomonas albilineans et qui fabrique l’albicidine.

L'albicidine capable de lutter contre les maladies nosocomiales

Cette bactérie est à l’origine de la maladie de l’échaudure qui infecte les feuilles de canne à sucre. Des lignes blanches apparaissent alors sur les feuilles, d’où le nom donné à la bactérie (albi lineans qui signifie ligne blanche). Cela fait 30 ans que les chercheurs du CIRAD planchent sur cette bactérie. "L’albicidine fabriquée par cette bactérie est un puissant antibiotique potentiellement capable de lutter contre les maladies nosocomiales de plus en plus fréquentes dans les hôpitaux", explique Monique Royer du CIRAD (centre de recherche agronomique).

L'albicidine, une structure jusqu'alors inconnue

En fait, l’albicidine est connue du monde scientifique depuis les années 80, mais elle était difficile à extraire en grande quantité et sa structure était inconnue. Pourtant, les universités du Queensland et d’Hawaï avaient beaucoup travaillé sur le sujet. Mais personne n’avait réussi à interpréter les données. "C’était comme assembler, dans un puzzle, des centaines de signaux", précise Monique Royer du CIRAD.
 
 

L'albicidine enfin caractérisée

Ce n’est qu’au cours des derniers mois de 2014 que les travaux du Cirad et de l’Université technique de Berlin ont abouti à la caractérisation de la structure de l’albicidine. Ces résultats sont décrits dans un article paru en janvier 2015 dans la revue internationale Nature Chemical Biology. C’est une petite équipe de quatre scientifiques du Cirad qui a réussi à isoler et purifier la molécule. "Notre travail a consisté à transférer les gènes de biosynthèse de l’albicidine chez une autre bactérie dans le but de sur-exprimer ces gènes et d’obtenir des quantités plus importantes d’albicidine, soit environ 3 mg d’albicidine pure à partir de 300 litres de cultures bactériennes" précise Stéphane Cociancich.

Un médicament peut-être dans 10 ans

Un brevet, déposé par le Cirad et l’Université technique de Berlin, protège l’utilisation du protocole de synthèse chimique de l’albicidine. "Mais le chemin est encore bien long et incertain pour que l’albicidine puisse entrer dans la pharmacopée, précise Monique Royer . Il faudra au minimum 10 ans. Il faut d’abord s’assurer que ce futur médicament n’ait pas d’effets secondaires pour l’homme. Il faut aussi qu’un gros laboratoire s’intéresse à ce sujet".