jeudi 12 mars 2015

La confusion sexuelle pour protéger les cultures sans produits chimiques



La confusion sexuelle est une méthode agricole de lutte naturelle conter les insectes qui ravagent les cultures agricoles. Sans tuer les nuisibles, elle empêche leur reproduction.
Rien qu’en France, les agriculteurs ont affaire à quelque 2 195 espèces d’insectes nuisibles, selon les chiffres de l’Institut nationale de la recherche agronomique (Inra). Face aux attaques des ravageurs sur les cultures maraîchères, la réponse des exploitants est bien souvent chimique.
Il existe pourtant des méthodes douces, calquées sur la nature. C’est le cas de la confusion sexuelle. Une technique de lutte contre les insectes nuisibles dont les premières recherches ont été menées dans les années 70.
Reproduire le signal sexuel des insectes
Reproduire les phéromones sexuelles émises par l’insecte femelle pour appeler le mâle à la reproduction. Voilà en substance le fonctionnement de la confusion sexuelle. En période d’accouplement, les insectes mâles pistent la femelle en suivant les phéromones sexuelles qu’elle dégage. Avec la méthode de la confusion sexuelle, la parcelle de culture est saturée de phéromones par les diffuseurs installés sur les plantes qui propagent des molécules de synthèse analogue aux substances émises par les insectes. Désorienté, le mâle ne trouve pas la femelle. La reproduction est empêchée.
La méthode permet d’endiguer le développement des colonies d’insectes, sans pour autant les tuer ou avoir recours à des insecticides. La confusion sexuelle est particulièrement employée pour protéger la vigne (100 000 hectares en Europe), le maïs, le coton ou les cultures fruitières comme la pomme.
Seulement 3 % des vignobles français
Infiniment moins dommageable que l’utilisation de produits phytosanitaires pour éradiquer les insectes ravageurs, il s’agit d’une méthode douce pour l’environnement, considère l’Inra. Mais elle peine encore à trouver sa place en France. En 2013, seuls 3 % des vignerons français y avaient recours pour protéger leurs cultures. Une part dérisoire comparée à celle de nos voisins suisses et allemands, dont respectivement 43 % et 65 % des viticulteurs employaient la technique de la confusion sexuelle la même année.
Pour expliquer cette différence, l’Inra évoque une cause culturelle selon laquelle les agriculteurs hexagonaux auraient une utilisation réflexe d’intrants chimiques (la France est le troisième pays utilisateurs de pesticides au monde).
Mais les contraintes sont aussi financières. La confusion sexuelle est une technique coûteuse (entre 200 et 250 euros pour protéger un hectare) encore non subventionnée en France. La méthode est également fastidieuse. 500 diffuseurs sont nécessaires pour protéger un hectare de culture, et l’installation doit se faire manuellement. Pour certains agriculteurs, c’est un frein.

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