mardi 25 novembre 2014

Fonds d’affection spéciale de la FAO pour l’action en faveur de la nutrition


Dans le cadre de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (CIN2), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a créé le Fonds d’affection spéciale pour l’action en faveur de la nutrition en vue d’aider à transformer les engagements et les stratégies adoptés lors de la Conférence en actions concrètes pour lutter contre la malnutrition. Le Fonds visera à renforcer les capacités des gouvernements pour lutter contre les principaux défis nutritionnels, en mobilisant des ressources pour les programmes et projets, en particulier le programme Action pour la nutrition que la FAO vient de lancer, qui vise à mobiliser les systèmes agricoles et alimentaires de manière à améliorer la nutrition à travers le monde.

 Source: http://www.fao.org/home/fr/

Utilisation des produits phytosanitaires et des engrais dans le secteur: Entre la sous-fertilisation et le recours excessif aux pesticides

Publié le 24/11/2014

Modéré pour certains, immodéré pour d’autres. L’utilisation des pesticides, des produits phytosanitaires et des engrais dans l’agriculture en Algérie reste difficile à évaluer, mais suscite également beaucoup d’inquiétudes.

«L’intensif a fini par dégrader l’agriculture algérienne», note à ce sujet l’expert Smaïl Houamed, qui précisera que l’utilisation des agents chimiques se fait sans contrôle dans les exploitations agricoles. En effet, l’application des pesticides à travers ses différentes formes se généralise de plus en plus dans le but de lutter contre les insectes, les rongeurs, les champignons, les mauvaises herbes et les maladies qui ravagent les végétaux. Mais, pour l’heure, peu de données ont été rendues publiques sur ce chapitre en dehors de l’impact sur la santé. En revanche, pour les engrais, une étude de la FAO l’organisation des Nations unies pour l’alimentation) montre que l’évolution de la consommation d’engrais en Algérie n’est pas régulière. Elle a été, selon la même source, durant les 40 dernières années modifiée suite aux différentes politiques agricoles et aux différentes phases et étapes ayant marqué la restructuration du secteur agricole.
En résumé, l’utilisation des engrais a connu trois périodes distincts. D’abord, une période «post-indépendance», où les engrais étaient méconnus et très peu utilisés (1961-1970), période d’agriculture de subsistance. Est venue par la suite une période «d’utilisation très marquée» (1971-1986), période de développement de l’industrie chimique et de développement des hydrocarbures, coïncidant avec l’application de la Réforme agraire et la nationalisation des terres. Et enfin la phase actuelle de «restructuration du secteur agricole et de libéralisation du marché», marquée selon la FAO par l’abandon des engrais pour différentes raisons.
Des techniques dépassées
Si l’Algérie figure parmi les principaux pays producteurs d’engrais, sa consommation reste faible dans le secteur agricole par rapport aux pays voisins. La consommation de fertilisants qui ne dépasse pas les 10kg/hectare en Algérie contre 30kg/ha en Tunisie et 25kg/ha au Maroc, selon Moncef Bourkouk, directeur général de Timac Agro Algérie, filiale du groupe français Roullier qui commercialise les engrais destinés à la céréaliculture. Cet expert, qui est également vice-président de Filaha Innove, lie d’ailleurs la faiblesse des rendements agricoles à la sous-utilisation des fertilisants. «Nous sommes un pays sous-fertilisé contrairement à ce que l’on pense», résumera M. Bourkouk avant de regretter : «Pendant que les autres pays surproduisent  et exportent en utilisant les fertilisants, nous nous sous-produisons et nous importons une bonne partie de nos besoins.»
Pourquoi une telle situation ? M. Bourkouk, dont l’entreprise est le fournisseur de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), explique cette sous-fertilisation des terres agricoles par plusieurs facteurs. A commencer par l’itinéraire technique qui n’a pas changé depuis trois décennies. «On est en train d’utiliser des techniques et des préconisations qui sont dépassées, alors qu’au-delà de nos frontières les choses ont évolué avec la mutation du monde agricole. De nouvelles réglementations sur l’utilisation de l’azote et sur la préservation de la santé publique et de l’environnement ont été adoptés. Parallèlement, en Algérie, pour avoir un bon d’acquisition d’engrais et prétendre à la subvention de 20%, le subdivisionnaire des services agricoles au niveau local préconise un engrais standard à des quantités standard», explique-t-il.
Et d’ajouter : «Ce qui fait qu’on enregistre de faibles rendements, notamment dans les grandes cultures. Lorsque l’agriculture pseudo intensive a démarré en Algérie on préconisait le même itinéraire technique. Le plus important, selon M. Bourkouk, est d’arriver à optimiser ces techniques pour assurer les résultats escomptés en termes de rendements. C’est le cas pour  les céréales où sur une moyenne de 3 millions d’hectares emblavés annuellement, les récoltes ne dépassent pas les 40 millions de quintaux, soit moins de 15 quintaux/ha. En plus de l’itinéraire technique à désactiver, il y a lieu, selon notre interlocuteur, de revoir le mode de subvention des agriculteurs. Comment accorder les mêmes aides aux agriculteurs qui produisent 1 tonne à l’hectare et ceux qui enregistrent des rendements importants ?» s’interroge M. Bourkouk avant d’enchaîner : «Je paye celui qui hisse la production vers le haut. On ne peut pas payer les entrepreneurs comme les bricoleurs».
Au sujet de la qualité de la production, notre expert note que l’essentiel est de jouer sur la qualité des intrants. «Si tous les produits phytosanitaires, les engrais et les semences sont de qualité, les produits le seront également.» Or, dans le contexte actuel, ce n’est pas le cas pour l’Algérie qui négocie son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Difficile de le faire avec les conditions actuelles, mais aussi avec l’absence d’une stratégie dédiée à la traçabilité des produits, comme nous l’a souligné par ailleurs l’agronome Smaïl Houamed qui évoque un taux de traçabilité de seulement 10% en Algérie.

Samira Imadalou
Origine de l'article:  http://www.elwatan.com/economie/entre-la-sous-fertilisation-et-le-recours-excessif-aux-pesticides-24-11-2014-278901_111.php

Dépendance à l’importation, surutilisation de produits chimiques, OGM Le coût élevé du rendement agricole

Publié le 24/11/2014

Une utilisation excessive de produits phytosanitaires de produits chimiques, prédominance de la semence hybride, non-respect de procédures et des délais dans l’utilisation des produits phytosanitaires, le secteur agricole ne brille pas uniquement par son apport dans le PIB et ses indicateurs en progression ces dernières années.

Si les rendements agricoles sont au rendez-vous, comme l’assure le ministère de l’Agriculture, les moyens d’y parvenir sont eux mis à l’index par les experts du secteur. Certains parlent même de la présence d’OGM (organismes génétiquement modifiés) dans nos assiettes sans que nous le sachions, même si personne ne peut le prouver faute de contrôle. Le rapport 2012 sur la politique agricole et agroalimentaire euro-méditerranéenne de l’ IPEMED (Institut de prospectives économiques du monde méditerranéen) montre que de 2000 à 2010, le ratio entre le solde extérieur de la balance agricole et alimentaire de l’Algérie et son PIB a reculé de 5% à 4,4%. Certes, les importations en la matière sont plus importantes que les exportations, mais la situation tend à «s’améliorer».

L’Algérie détient néanmoins le 3e ratio le plus élevé en Méditerranée. Un indicateur qui, précise-t-on, est une mesure de «l’insécurité alimentaire».   Vu sous cet angle, le degré d’insécurité est assez élevé en Algérie, quand on sait que la moyenne de ce ratio est de l’ordre de 1,6% pour toute la région sud-méditerranéenne. Car l’Algérie n’importe pas uniquement des produits alimentaires finis, elle importe également «pratiquement toute la semence pour ses légumes (cultures maraîchères», observe Karim Rahal, professeur d’agro-élevage à l’université de Blida et membre du collectif agro-écologie Torba. Selon lui, «80% des semences locales ont disparu».
L’agriculteur algérien ne produit plus de graine car, dit-il, «pour lui c’est du travail en plus. Il doit attendre la montée en graine, et puis il faut savoir les produire». Comme pour les autres secteurs, le secteur agricole est donc devenu lui aussi tributaire des importations «et on ne peut même pas songer raisonnablement à inverser la tendance dans le court terme. A peine peut-on essayer de sauver ce qui reste», dit l’expert.     
La tâche, déjà compliquée, pourrait presque s’avérer vitale. Car dans ce que l’Algérie importe, il n’y a pas que de l’écologiquement correct. Zoubir Haddou, membre de l’Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI), nous dit que «plus de 60% ou 70% des semences importées sont hybrides. Les agriculteurs se sont habitués à cela». Certes, hybrides ne veut pas dire OGM. Il s’agit plutôt de variétés de graines «obtenues par le croisement de deux variétés de semence». A priori, pas de quoi s’inquiéter donc, et pourtant !
Le problème avec ces semences, c’est que «vous ne pouvez vous en servir qu’une seule fois. L’agriculteur doit donc acheter de nouvelles semences chaque année, car s’il ressemait les graines récoltées, il aurait des rendements très faibles. Le semencier qui vous fournit fait donc en sorte que vous restiez dépendant de lui, sans compter l’effet négatif sur la santé publique», explique Karim Rahal. Par ailleurs, ces semences sont vendues à l’échelle mondiale, ce qui a pour effet de limiter «la diversité biologique» des produits.
Dépendance
Du côté des importateurs de ces semences en Algérie, on ne nie pas l’évidence. «Il y a aura sûrement des inconvénients sur le plan de la santé, car il y a des dizaines de traitements chimiques administrés durant le cycle de culture, comme des insecticides, des fongicides (qui  éliminent les champignons), ainsi que les engrais chimiques car il y a peu d’organique», explique Mourad Messaoudi, superviseur commercial de la société Topsem, importateur et distributeur de semences maraîchères, représentant de la firme française Graines Voltz.
Une étude de l’Ipemed (Les dynamiques des ressources agricoles en Méditerranée 2010) avait déjà noté qu’«en raison des pressions sur l’eau et le foncier, plusieurs pays de la région méditerranéenne se sont orientés vers l’extension de l’usage des engrais afin d’améliorer les rendements». Selon la Banque mondiale (2009), l’utilisation des engrais agricoles a effectivement augmenté ces dernières années, mais moins comparé à d’autres pays voisins.
Mais le problème réside surtout dans le fait que les «agriculteurs ne respectent pas les doses et les délais relatifs à l’utilisation des produits phytosanitaires», précise Mourad Messaoudi. Pour le reste, l’utilisation des graines hybrides se justifient par leur apport sur le terrain. Elles sont obtenues «à partir du croisement de variétés qui présentent les caractéristiques génétiques les plus stables (en termes de goût, de couleur, etc)».
Le spectre OGM
En somme, on prend le meilleur de chaque variété pour créer un produit final le plus parfait possible avec des rendements plus élevés que dans le cas de semences standard. «Il n’y a pas de modification de la génétique, il ne s’agit donc pas d’OGM», tient-on à préciser. Et d’ailleurs, «dans le maraîcher, je ne pense pas qu’il existe des OGM chez nous, mais dans le maïs et le soja peut-être», indique Mohamed Reguieg, responsable du service développement au sein de Topsem.
Un avis partagé par Zoubir Haddou qui précise, qu’«il n’y a aucun organisme de contrôle qui peut permettre de dire avec certitude si oui ou non il y a des OGM qui rentrent en Algérie et si oui, quelle est leur proportion». De plus, l’Algérie «n’a formé personne qui soit capable au niveau du port de tester les semences qui sont importées».
Le représentant de l’Itcmi souligne par ailleurs que «nous importons du soja d’Argentine et des semences du Brésil, alors que ce sont parmi les premiers pays dans le monde à produire des OGM. Le maïs que nous utilisons comme aliment de bétail contient de l’OGM. Il y a donc des semences OGM qui rentrent en Algérie et il n’y a pas de contrôle.»
Toutefois, tempère Karim Rahal, à travers le monde, les OGM ne concernent pas toutes les semences. «Pour l’heure, les multinationales produisent des OGM dans le maïs, le soja et certaines légumes, mais d’ici 10 ans cela pourrait concerner tous les légumes et nous serons tributaires d’eux».
Officiellement, l’importation d’OGM en Algérie est interdite par un arrêté du ministère de l’Agriculture datant de 2000 et une loi serait en préparation actuellement. En 2012, un atelier international sur la détection des OGM dans les pays de la région MENA (organisé par la Commission Européenne), concluait que «le risque d’utilisation des matières ou produits dérivés d’OGM n’est pas exclu en Algérie» compte tenu de «l’ouverture du marché, de l’importance des importations et la défaillance du contrôle».

Safia Berkouk
Origine de l'article:  http://www.elwatan.com/economie/le-cout-eleve-du-rendement-agricole-24-11-2014-278900_111.php




lundi 24 novembre 2014

Apiculture: La menace du frelon asiatique inquiète

Publié le 22/11/20104

Le département n'est pas épargné par son invasion. Les chercheurs se mobilisent pour lutter contre ce nuisible.

 

Trois questions à...

Le département des Côtes-d'Armor est-il menacé par l'expansion du frelon asiatique ?
Oui, personne n'est épargné et notre département est envahi depuis 2011. En 2013, cinquante nids ont été recensés par nos services, pour 2014 on est déjà à 320 nids et l'année n'est pas terminée. En ce moment, les feuilles tombent donc on découvre deux à trois nids en même temps. Je m'attends à des chiffres records et je pense qu'on ne sera pas loin des 1 000 nids l'an prochain. Le département a été pris d'assaut par l'espèce et en particulier les zones côtières où il est fréquent de retrouver plusieurs nids par ville.
Quels moyens sont mis en place pour lutter contre cette espèce nuisible ?
Nous avons effectué des actions de sensibilisation avec les apiculteurs. Grâce au conseil général des Côtes-d'Armor nous avons pu offrir un piège gratuitement à chaque apiculteur. Quand les nids de frelons asiatiques sont situés à plusieurs mètres de haut il est nécessaire d'utiliser du matériel que nous ne possédons pas. Aujourd'hui nous n'avons pas les moyens techniques de lutter. Il n'existe pas de solution miracle pour lutter et les éliminer.
Est-ce que des recherches sont en cours pour trouver une solution ?
Oui, dans plusieurs domaines les chercheurs se mobilisent. L'Institut national de la recherche agronomique (Inra) travaille sur la phéromone qui attirerait le frelon asiatique pour mieux le capturer et le tuer. D'autres recherches sont en cours, pour trouver un prédateur naturel au frelon asiatique. Le problème est que la recherche prend énormément de temps puisqu'il faut d'abord étudier le comportement du frelon à pattes jaunes dans son environnement. Mais lui se développe considérablement pendant ce temps.

Maelys DOLBOIS.

Source de l'information:  http://www.ouest-france.fr/la-menace-du-frelon-asiatique-inquiete-2999963