lundi 19 décembre 2016

Matl'eau, le nouveau réservoir intelligent des plantes et des jardins

                            Alain Lehebel et sa salariée, Julie Selou, présentent un pot de fleurs doté de « Matl'eau », créé par l'entreprise DWM.
Juliette SELLIN.


Économiser de l'eau, c'est la promesse de ce réservoir en géotextile pour la végétation. Il est unique en France et a été créé par une société de Guérande qui le commercialise.

L'innovation

 

Durable Water Management (DWM). C'est le nom d'une société guérandaise, au produit innovant et écologique. DWM fabrique et commercialise Matl'eau : un petit matelas de géotextile permettant de constituer un réservoir d'eau pour la végétation.

L'idée part d'une belle anecdote. Un jardinier amateur est confronté aux conséquences d'un été chaud. Sa pelouse est brûlée, excepté une zone fraîchement verte. « Le déclic », présente Alain Lehebel, créateur et directeur de DWM.
La curiosité prend le dessus. « Le jardinier creuse à cet endroit et trouve... un chandail en laine », raconte Alain Lehebel. Perte involontaire ou non, ce pull marque le début d'une longue histoire. Le vêtement s'était imbibé d'eau de pluie, permettant au gazon d'être alimenté en eau. « Comme un réservoir. »


Retrouvez la rubrique Innovation

Le processus est bien plus complexe. Alain Lehebel ne se contente pas de rencontrer ce jardinier, il en fait sa nouvelle vocation. Ce retraité originaire de Guérande a reçu une formation d'ingénieur électronicien. Le nouveau chef d'entreprise se creuse tout seul les méninges, pendant cinq ans.

Matériau recyclé

 

Un brevet est déposé en 2013 en partenariat avec l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). La machine arrive, elle, l'année suivante. « J'ai imaginé et confectionné sa fabrication tout seul », présente Alain Lehebel. L'engin est unique en son genre, ce qui en sort aussi.



Matl'eau provient du recyclage. Une entreprise lyonnaise récupère des bouteilles d'eau en plastique, qui deviennent des fibres. « Du géotextile neutre. » En machine, cette matière est imprégnée d'une solution brevetée, essorée, puis passée sous des lampes ultraviolettes. La fabrication est « rentable et abordable ».Jusqu'à douze mètres de géotextile sont produits par minute.

L'utilisateur n'a plus qu'à découper la matière en fonction du support : pot de fleurs, mur végétal, jardin, parc... « Il s'adapte partout. » Il suffit ensuite de laisse Matl'eau s'imbiber d'eau pendant quinze minutes. Une fois gonflé, place aux mains vertes. Il faut rempoter ce matelas à trente centimètres de la surface finie du niveau de terre. « La plante peut rester trois semaines sans être arrosée. »
« C'est un atout considérable pour gérer le capital eau », expose Alain Lehebel. Matl'eau stocke l'eau de pluie ou celle des arrosages automatiques. Résultat, « la plante ne connaît jamais de stress hydrique ». Les bénéfices sont multiples : plante en bonne santé, meilleure croissance et, surtout, « une nette diminution de la consommation d'eau, par trois ». L'innovation a été récompensée au mois de septembre, au Salon Vert de Paris, et aux Audacity Awards de Saint-Nazaire.

Le produit est commercialisé en jardinerie. Plusieurs collectivités sont aussi clientes : La Baule, Batz-sur-Mer, Saint-Nazaire ou encore Pornic. Alain Lehebel veut aujourd'hui élargir sa production. Seule condition : « Rester ici et créer de l'emploi. » DWM emploie une salariée et souhaite aussi labelliser son produit en biologique. « Avec du lin, du chanvre... » On ne peut que souhaiter bon vent à ce Matl'eau écolo!


                                    Afficher l'image d'origine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire