jeudi 17 novembre 2016

Nice (France): Et si la méthode «bio» contre le charançon rouge ne suffisait pas à sauver les palmiers?

               Un palmier touché, mardi, sur la promenade des Anglais

A en croire Michel Ferry, il y a urgence. Ce spécialiste des palmiers, retraité de l’Inra, l’Institut national de la recherche agronomique, s’inquiète de l’avenir des spécimens niçois. Et redoute même de les voir tous disparaître.
La ville « utilise des procédés qui ont montré leur inefficacité dans la lutte contre le charançon rouge [Rhynchophorus ferrugineus] », affirme le scientifique, aujourd’hui membre d’un « centre de recherche indépendant » dans le sud de l’Espagne.

Ce coléoptère, identifié en France depuis 2006, s’attaque aux palmiers de l’intérieur. Il fait l’objet d’un arrêté national pour la mise en place de moyens de lutte.

Et la méthode « zéro pesticide » et « 100 % bio » choisie par la municipalité est pointée du doigt. Elle est même désormais attaquée en justice. Un juriste luxembourgeois, qui indique « avoir un logement secondaire près de la promenade des Anglais » vient en effet de déposer plainte contre X.

Des vers microscopiques et des champignons

Dans un texte très détaillé transmis au procureur de la République de Nice, ce « particulier qui souhaite conserver l’anonymat » vise la commune « pour non-conformité à l’arrêté modifié du 21 juillet 2010 » du ministère de l’Agriculture.

« Aucune des trois stratégies [définies par le texte] ne prévoit un traitement 100 % biologique, à savoir un traitement uniquement avec des nématodes », écrit-il.
Depuis 2015, la ville de Nice teste en effet ces vers microscopiques combinés à « des champignons entomopathogènes » (Beauveria bassiana, parasites des insectes) pour lutter contre l’insecte grignoteur de palmiers. Et elle s’en défend, évoquant des « critiques stériles et sans doute obsolètes ».

« Des palmiers continuent à disséminer les charançons »

« Malgré les dires de certains détracteurs, menés par un chercheur de l’Inra, partisan du recours à l’usage des pesticides, l’avis de l’Anses [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail] relativise particulièrement l’efficacité des solutions chimiques », répond la municipalité à 20 Minutes.
Mais, le problème resterait pourtant entier, selon Michel Ferry. « En plus de représenter un danger parce que des palmes et même la tête des arbres peuvent tomber, certains palmiers infestés continuent à disséminer les charançons », dit-il.

« Faux, rétorque la ville. Les services interviennent immédiatement. » La ville de Nice compte 6.038 palmiers sur son domaine public dont 1.300 sur la seule Promenade des Anglais. Là-bas, plusieurs dizaines de ces Phoenix canariensisauraient déjà disparu. Et la mairie a lancé de nouvelles plantations. De palmiers dattiers cette fois-ci. Que l’on dit plus résistants au charançon rouge.


                                            20minutes.fr
          

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