mardi 22 mars 2016

l’élevage dans le sud : Intensifier la coopération Sud-Sud

La nécessaire coopération entre les pays du sud de la Méditerranée a été longuement soulignée par les participants à un atelier international, d’échange de connaissances sur le développement de l’élevage dans la région du sud de la Méditerranée. 

Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, M. Kamel Chadi, qui était présent à l’ouverture des travaux, a tenu à souligner toute l’importance que revêt la coopération Sud-Sud dans le domaine de l'agriculture et de l'élevage à cause, notamment, de la réalité des pays du Sud qui «est plus ou moins similaire, même si chaque pays a ses spécificités». «L'Algérie pourra s'inspirer, par exemple, de l'expérience de certains pays qui ont pu substituer les cultures du maïs et du soja par d'autres produits tels que l'orge comme intrant pour la filière avicole», a-t-il expliqué. M. Chadi a toutefois rappelé qu'il n'était pas question de «perdre de vue la coopération avec les pays du Nord qui peuvent tout aussi bien proposer des solutions adaptées à l'Algérie». «La coopération Sud-Sud ne se substitue pas, mais complète plutôt la coopération Nord-Sud», a-t-il dit. Le directeur général des relations économiques et de la coopération  internationale au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Merzak Belhimeur, a abondé dans le même sens, en appelant les animateurs de l'atelier à conclure leurs travaux avec des recommandations en faveur du renforcement de la coopération entre les pays du Sud. «Un potentiel considérable et des perspectives sans précédent s'offrent à la coopération Sud-Sud qui, selon certaines prévisions, deviendrait en 2030 l'un des principaux moteurs de la croissance mondiale», a-t-il soutenu. 




Le directeur de l'INRAA, M. Foued Chehat, a, lui aussi, insisté sur  l'importance de la coopération entre les pays du Sud. Tout en donnant une idée sur quelques objectifs à réaliser, il a présenté une sorte de cartographie chiffrée sur le secteur agricole en Algérie. Parmi les objectifs fixés par les pouvoirs publics, l’expert a, entre autres, cité l'amélioration des gênes du bétail, la création d'une documentation généalogique des animaux d'élevage, la mise en place de 450 sites pour abriter des activités d'aquaculture à l'horizon 2025 et la réalisation de 15 infrastructures destinées à la pêche. Il a également rappelé que la population rurale en Algérie est composée de 13 millions d'habitants, soit 30% de la population, et que la superficie agricole est de 8,5 millions d'hectares dont 1,2 million d'hectares de superficie irriguée. Concernant le cheptel, l'Algérie compte 2,2 millions de têtes de bovins, dont 1,2 million de vaches laitières, 27,8 millions d'ovins, 5,1 millions de caprins et 350.000 têtes camelines. Selon le ministère de l'Agriculture, la consommation nationale de viande  rouge a atteint, en 2015, un total de 480.000 tonnes, dont 10% provenant de  l'importation. Les Algériens ont aussi consommé, durant la même année, 460.000 tonnes de viandes blanches, une quantité entièrement produite en Algérie. La valeur des productions du secteur de l'élevage a atteint 23,3 millions de dollars, en 2015, soit 32% du Produit intérieur brut (PIB) de l'agriculture,  selon les mêmes chiffres.

L’Algérie apportera son expertise dans le domaine agricole aux pays de la région Sud

Le représentant du Fonds international du développement agricole (FIDA), M. Abdelkrim Sma, qui participe aussi à cet atelier régional, a révélé que l'Algérie apportera son expertise dans le domaine agricole au Soudan, à la Palestine et à Djibouti dans le cadre d'une convention qu'elle doit signer, prochainement, avec cette institution onusienne. «En vertu de cette convention qui sera signée prochainement, l'Algérie apportera son expertise à ces pays, dans le domaine agricole. Dans une deuxième phase, les champs d'intervention de l'Algérie toucheront d'autres pays», a-t-il indiqué. M. Sma, qui a mis en avant la maîtrise acquise au fil des années par  l'Algérie dans le domaine agricole, incluant les métiers de l'élevage, a fait savoir que le programme lancé par le FIDA implique un budget de 2 millions de dollars à dégager par cette organisation onusienne, tandis que l'Algérie aura à mobiliser ses experts uniquement. Il s'agit des experts de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (INRAA), a-t-il précisé. Cet institut représentera donc la partie algérienne dans le cadre de ce partenariat qui s'étalera sur quatre ans. Il convient de rappeler, par ailleurs, que cet atelier, qui a vu la participation d’une dizaine de pays, dont l’Algérie, le Maroc, la Turquie, le Liban, l’Égypte et la Hongrie, est conçu comme étape consécutive au premier atelier Sud-Sud d’échange de connaissances et de promotion de la coordination en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire qui a eu lieu à Izmir, en Turquie, en mars de l’année dernière. Il faut rappeler également que la coopération Sud-Sud est un processus par lequel deux ou plusieurs pays en développement poursuivent leur objectif national de développement des capacités à travers l’échange de connaissances, de compétences, des ressources et du savoir-faire technique et aussi par le biais des actions collectives régionales et interrégionales, y compris les partenariats entre les gouvernements, les organisations régionales, la société civile, l’université et le secteur privé dans des domaines mutuellement avantageux pour les régions.
                          
                                                                                                                           
Salima Ettouahria

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