Le Salon international de zootechnie, qui se tiendra à partir de demain à Sidi Bel-Abbès (du 14 au 18 décembre), se veut une occasion de débattre de plusieurs sujets aux filières animales, notamment avicole et lait. Le but étant de renforcer notre sécurité alimentaire, d’assurer une meilleure traçabilité et une conformité au codex alimentarius international, visant le renforcement de la sécurité sanitaire des protéines animales, surtout les viandes blanches et le lait. Car ces derniers restent des aliments de base, nécessitant une focalisation urgente et de première instance des responsables.
Le commissaire du salon zootech-expo a souligné l’importance de ce rendez-vous, considéré cette année l’occasion de établir un contact direct entre les différents acteurs afin de soulever cette problématique et suggérer une solution à cette crise, et ce, à travers la tenue d’un programme riche en communications et tables rondes. Le choix du thème « lait cru : stratégies et perspectives de développement » est dicté, comme le souligne Laâla Boukefla, par le fait que « le lait constitue un produit de base dans le modèle de consommation et occupe une place importante dans la ration alimentaire de l’individu, et ce, en raison de son apport protéique et énergétique, ainsi que son prix d’achat attractif, suite au soutien important mis en place par les pouvoirs publics ». Notre interlocuteur a rappelé qu’après l’indépendance et pour répondre aux besoins croissants d’une évolution démographique, l’industrie laitière en Algérie a vu la naissance de l’Office national du lait (Onalait), structuré en trois offices régionaux, à savoir l’Orolait, l’Orlac et Orelait. Ces offices régionaux sont organisés actuellement en groupe Giplait, avec la naissance, récemment, de l’Onil, au niveau du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, chargé de la régulation et de la substitution du lait cru à l’importation de la poudre. Aussi et dans le but d’encourager la filière lait, de nombreuses mesures ont été prises, telles que l’importation massive de vaches laitières à fort potentiel génétique.
« Ces mesures tendent à impliquer toutes les laiteries, publiques et privées, dans cette dynamique pour utiliser le lait local à la place de la poudre de lait importée et, par conséquent, réduire substantiellement la facture devise, ayant coûté au Trésor public plus de 600 millions de dollars en 2012 et plus de un milliard de dollars en 2013, pour une importation d’environ 230 mille tonnes de poudre de lait en 2014, pour une importation de 385 mille tonnes pour une valeur de plus de 2 milliards de dollars », a expliqué Laâla Boukhelfa. Selon ce dernier, les besoins en lait en Algérie sont estimés à environ 5 milliards de litres de lait pour une population de 40 millions d’habitants. Pour assurer cette production, il suffit de mobiliser et de mettre en valeur 200.000 ha irrigués et 800.000 vaches laitières à fort potentiel génétique, a-t-il estimé. La mise en place de ce dispositif permettra, a-t-il ajouté, de produire près de 6 milliards de litres de lait par an, alors que nos besoins ne sont que de l’ordre de 5 milliards de litres. Lors de ce Salon, d’autres conférences seront données, dont une sous le thème « état des lieux de la filière lait et perspectives dans le cadre du programme 2015-2019 en Algérie » qui sera présentée par le chercheur Cherfaoui Hamid de l’Institut algérien de l’agriculture (INRA). Le conférencier mettra en exergue les efforts consentis dans la filière lait à travers le programme 2010-14 en Algérie, dont les résultats s’ils ont été certes encourageants demeurent, cependant, en deçà des objectifs arrêtés. L’accent sera mis sur les perspectives 2015-2019 afin de répondre aux nouveaux défis, et ce, grâce aux enseignements tirés du précédent plan.
Ce programme permettra la réception de un million d’hectares avec une partie consacrée aux fourrages. D’ailleurs, dans le même contexte, Mour Bekkay, expert, évoquera la culture de la luzerne qui occupe plus de 33 millions d’hectares dans le monde, car il s’agit de la première légumineuse fourragère utilisée dans l’alimentation animale à l’échelle mondiale. Afin d’encourager sa culture en Algérie, l’orateur évoquera sa richesse en matière azoté digestible, qui augmente le taux de matière grasse du lait, favorise le transit digestif et influe sur production de la vache laitière. Cette plante est utilisée comme fourrage vert ou sec et ensilage, comme elle peut être annexée aux différents aliments de bétail.
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