Par
Sebastián
Escalón pour Inra France Publié le 17/08/2015
Les emballages alimentaires soulèvent parfois la méfiance des
consommateurs, et ce, malgré leur indiscutable utilité. Un projet de
recherche, mené par l’Inra France, a mis au point une plateforme permettant de
maîtriser le risque que les substances présentes dans les matériaux
d’emballage ou du suremballage migrent vers l’aliment.
Que serait le monde sans emballages
alimentaires? Une chose est sûre : il ne serait pas facile d’y faire ses
courses. Chaque caddy serait rempli d’un amas de steaks saignants,
légumes et fromages écrasés, cookies en miettes et œufs cassés.
L’emballage a bel et bien une place de choix dans notre société. Qu’il
soit en verre, en bois, en plastique ou en métal, c’est lui qui protège
l’aliment contre les contraintes et contaminations extérieures afin de
maintenir son aspect, son goût et ses qualités nutritionnelles.
Pourtant,
comme le rappelle Olivier Vitrac, chercheur au laboratoire Ingénierie
Procédés Aliments (GENIAL), il existe une crise de confiance vis-à-vis
de l’emballage. On l’accuse de polluer la planète, ou encore, de
contaminer les aliments avec des substances nocives, comme par exemple
les bisphénols ou les phtalates. Pour rétablir la confiance du
consommateur et répondre aux préoccupations du citoyen, les industriels
de l’agroalimentaire et de l’emballage doivent réduire l’impact
écologique du conditionnement et minimiser le risque de contamination
des aliments par des substances contenues dans celui-ci. C’est là que la
recherche scientifique a son mot à dire.
Un outil pour réduire les risques
SafeFoodPack Design est un projet de recherche qui associe des
organismes de recherche, l’Inra en tête, des professionnels de
l’emballage et des centres techniques. Son but : évaluer les phénomènes
de migration liés aux emballages alimentaires afin de mieux les
prévenir. « Les outils que nous développons permettent aux industriels
d’identifier de mauvaises pratiques, de mauvais designs ou l’utilisation
peu appropriée de certains matériaux ou substances », explique Olivier
Vitrac.
Le projet cherche tout d’abord à identifier les possibles voies de contamination de l’aliment à toutes les étapes de la filière : de la fabrication des matériaux à leur utilisation pour le conditionnement, sans oublier le transport et la préparation des aliments.
Le projet cherche tout d’abord à identifier les possibles voies de contamination de l’aliment à toutes les étapes de la filière : de la fabrication des matériaux à leur utilisation pour le conditionnement, sans oublier le transport et la préparation des aliments.
Point important, en matière d’emballage, se contenter de suivre les normes n’est plus satisfaisant. Celles-ci ne sont pas assez harmonisées entre états de l’Union européenne et ne présentent pas le même niveau de sécurité pour tous les matériaux.
L’une des actions menée par l’équipe de GENIAL a été de déterminer la nature des composants et des substances contenues dans une centaine d’emballages différents. Ainsi, les chercheurs ont obtenu une base de données représentative des contaminants potentiels des emballages utilisés actuellement par l’industrie.
Les chercheurs ont alors conçu une plateforme permettant de prévoir la contamination des aliments à partir des seules informations de conception de l’assemblage et de leur utilisation attendue. Cet outil d’évaluation des risques, inspiré de méthodes utilisées dans l’industrie aéronautique, permet ainsi aux industriels de comparer différentes solutions techniques et de choisir le meilleur compromis dès la conception de l’emballage.
Objectif : emballer les industriels
L’un
de buts principaux des chercheurs est de voir les industriels modifier
leurs pratiques sur la base de concepts de sécurité préventive. Déjà,
400 industriels ont été formés à l’utilisation de ces outils en accès
libre et qui peuvent être modifiés. Les chercheurs ont transféré aux
centres techniques l’assistance et l’expertise aux industries. En effet,
ce sont ces entreprises spécialisées peuvent concevoir de nouveaux
services d’assistance et d’expertise pour l’industrie de l’emballage et
l’industrie alimentaire. Ces travaux permettront sans doute de rétablir
progressivement la confiance du consommateur vis-à-vis des produits
alimentaires et de leur conditionnement.
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