lundi 18 juillet 2016

Recherche participative : pour des filières blé dur bio dynamiques (vidéo)





La production française de blé dur biologique utilisé pour la fabrication des pâtes est limitée par le manque de variétés adaptées alors que la demande ne cesse de croitre. Pour lever les freins de cette production exigeante, des agriculteurs, collecteurs, transformateurs, consommateurs et chercheurs de l’Inra se sont réunis autour d’un programme de sélection participative. Ensemble, ils sont parvenus à obtenir les premières  variétés de blé dur biologique répondant aux attentes des industriels semouliers et adaptées aux besoins de la filière artisanale en circuit court.

La sélection participative est une démarche visant à favoriser la collaboration entre agriculteurs, chercheurs et acteurs des filières pour développer des variétés mieux adaptées à la diversité de leurs attentes, à celle des terroirs et  des conditions d’utilisation. Ainsi, en 2001, des agriculteurs ont fait appel à l’Inra pour accéder aux ressources génétiques et engager un programme d’évaluation et de sélection variétale de blé dur biologique. En effet, les variétés sélectionnées pour une agriculture conventionnelle permettant l’apport d’engrais chimiques, atteignent difficilement, en conditions d’agriculture biologique, un taux de protéines suffisant pour être transformées en semoule puis en pâtes. Un premier diagnostic participatif a permis d’élaborer collectivement différents cahiers des charges, adaptés à chacune des filières et favorisant leur durabilité. Les  chercheurs de l’Inra ont mis à disposition des agriculteurs une gamme de ressources génétiques et les ont accompagnés dans les étapes de sélection et d’évaluation sur leur ferme  en fonction de leurs besoins et contraintes.
Agronomes, écophysiologistes, généticiens, sociologues… l’interdisciplinarité des chercheurs impliqués dans les interactions aux côtés des professionnels a permis de recueillir et de prendre en compte une large diversité de  critères de sélection. Régulièrement des visites de terrain aux stades clés de la culture ont été l’occasion d’échanges où l’expertise et les compétences ont fait évoluer le projet. Avant et après la récolte, les caractéristiques retenues ont été pour certaines communes, pour d’autres, différentes selon les attentes et projets des acteurs. Ainsi, dans la filière artisanale, au-delà du taux de protéines, la typicité des goûts recherchée en circuit court a émergé comme un critère important : un critère qui a aussi intéressé la filière semi-industrielle.
Ce collectif a réussi en une dizaine d’années à obtenir des résultats tangibles :
  • Obtention participative des premières  variétés françaises adaptées aux conditions de l’agriculture biologique, à paille haute, concurrentielles par rapport aux adventices, peu sensibles aux maladies et avec un bon taux de protéines.
  • Structuration de 2 filières de valorisation : artisanale/vente directe et circuits courts, semi-industrielle/filières de proximité et circuits longs.
  • Création d’une association Sud blé dur AB intégrant les producteurs de blé dur du Sud de la France, collecteurs, transformateurs. Mise en place de partenariats équitables et  contractualisation transparente : prix de vente juste et équitable pour chaque acteur.
  • Production de références techniques sur les systèmes de grandes cultures durables
  • Création d’un réseau d’évaluation national des variétés en AB pour l’inscription de variétés au catalogue national.
  • Dynamiques territoriales : approvisionnement local de cantines scolaires de Toulouse et du milieu rural en pâtes issues des variétés sélectionnées par les agriculteurs, agrotourisme, ateliers cuisine et repas scolaires autour du blé dur dans l’Aude…
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