samedi 21 mars 2015

Abeilles : les néonicotinoïdes interdits en 2016 ?

Publié le 20-03-2015
 

Une abeille (Apis mellifica) butine un crocus. © KARL-JOSEF HILDENBRAND / DPA / AFP

 L'Assemblée nationale française a voté l'interdiction totale, à compter de janvier 2016 des insecticides de la famille des néonicotinoïdes, jugés toxiques pour les abeilles. Les parlementaires ont adopté un amendement des socialistes Delphine Batho et Gérard Bapt, contre l'avis du gouvernement, défavorable à la mesure au motif notamment que "le cadre européen ne permet pas une interdiction aussi stricte".

Délétères même à faible doses

En 2012, deux articles scientifiques, l’un français, l’autre britannique démontraient que ces familles de pesticides avaient un impact délétère sur les butineuses ainsi que sur leurs cousins bourdons, et ce, même à faibles doses. À la suite de ces découvertes, et malgré les protestations des industriels du secteur, la Commission européenne avait décidé, à partir du 1er décembre 2013, de restreindre l'usage de trois substances de cette famille de molécules insecticides. Ces restrictions, limitée à deux ans, concernaient 75 cultures jugées attractives pour les abeilles. Elles semblaient insuffisantes aux apiculteurs qui regrettaient que cinq néonicotinoïdes restent disponibles sur le marché. Justement, l'interdiction des députés français vise désormais toute la famille des néonicotinoïdes, "pour éviter que l'industrie ne substitue des produits cousins après le retrait d'un produit précis", expliquent les auteurs de l’amendement.
MIEL. L'interdiction en 2016 n'est néanmoins pas acquise puisqu'il faut encore que les parlementaires du Sénat suivent leurs confrères de l'Assemblée Nationale. Et c'est loin d'être gagné. Le 4 février 2015, une grande majorité de sénateurs avait en effet rejeté la proposition de résolution du sénateur Joël Labbé, proposant un moratoire sur les pesticides néonicotinoïdes en France et au niveau européen. Lors de son dernier bilan, le 15 mars 2015, l'Union nationale de l'apiculture française (Unaf) recensait pour cet hiver entre 30 % et 60 % de perte dans certains départements, alors "que ce taux de mortalité ne dépassait pas 5 % avant 1995" selon elle. L’emploi de plus en plus large des néonicotinoïdes serait l’un des responsables de l’hécatombe selon eux, avec les frelons asiatiques et la météo du printemps. La production de miel serait en chute libre accusant une baisse de 50 à 80 % en 2014.


 Source: http://www.sciencesetavenir.fr/animaux/20150320.OBS5127/abeilles-les-neonicotinoides-interdits-en-2016.html

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